Quarante ans après la mort de François Truffaut, l’écrivain et critique Éric Neuhoff réédite son ouvrage hommage, Lettre ouverte à François Truffaut, initialement paru en 1987. Cette réédition actualisée avec une préface inédite permet à Neuhoff de saluer à nouveau celui qu’il considérait comme un mentor, un « grand frère » cinéphile. Loin d’une simple hagiographie, le livre est un hommage teinté de nostalgie, dans lequel l’auteur célèbre le réalisateur des Quatre Cents Coups et de Jules et Jim, qu’il nomme « le maître étalon du cinéma français ».
Ce livre s’ouvre avec des anecdotes et des réflexions personnelles d’Éric Neuhoff sur la vie et l’œuvre de Truffaut, ses films et ses icônes. Truffaut, pour Neuhoff, est bien plus qu’un cinéaste : c’est un visionnaire dont la carrière fut comme une « bouée de sauvetage » dans une jeunesse chaotique marquée par des épreuves. De la plume de Neuhoff, le lecteur retrouve le Truffaut passionné, un homme dont le cinéma était une quête de liberté et de sincérité, empreint d’une mélancolie que son sourire et sa voix dissimulaient habilement.
Éric Neuhoff enrichit son hommage en décrivant des images marquantes : Truffaut posant avec ses acteurs ou en coulisses, le sourire aux lèvres aux côtés de Jean-Luc Godard. Les photos en noir et blanc, comme celle où il apparaît avec des gants de boxe sur le tournage de Jules et Jim, accompagnent cette lettre de souvenirs d’un homme passionné de cinéma, qui se glissait même dans les arrière-plans de ses propres films. Cette réédition permet aussi à l’auteur de rappeler les changements du monde du cinéma depuis l’époque de Truffaut, un constat sans concession, selon lui.
Au-delà de l’admiration cinématographique, la Lettre ouverte de Neuhoff s’adresse à un Truffaut symbolique, une présence éternelle qui influence encore les amoureux du septième art. Dans ce portrait vivant, Neuhoff nous fait parcourir les salles de cinéma parisiennes et évoque les lieux où Truffaut tournait ses films, de la librairie Galignani au cinéma Le Champollion, jusqu’à Lisbonne avec La Peau douce. Avec cette réédition, Neuhoff recrée une relation intime avec un Truffaut intemporel, confirmant qu’à travers ses films, il reste une figure emblématique du cinéma français.