Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, a exprimé sa volonté de limiter les hausses d’impôts dans le budget 2025, en soulignant que toute augmentation devrait rester « très limitée ». Dans une interview à La Tribune Dimanche, il a précisé que l’objectif principal de son gouvernement serait de réduire le déficit public, prévu à un peu plus de 5 % du PIB pour 2025, tout en protégeant la croissance économique.
Un budget sous haute tension
Le ministre, qui a pris ses fonctions à la tête de Bercy fin décembre, s’engage à rétablir la stabilité financière du pays après un précédent projet de budget avorté, censuré par le gouvernement. Éric Lombard a mis l’accent sur la nécessité de trouver un équilibre entre la réduction des dépenses publiques et une fiscalité modérée. Selon lui, une part importante des efforts pour ramener les déficits sous contrôle passera par des économies supplémentaires plutôt que par une hausse significative des impôts.
« Il peut y avoir des discussions sur des hausses d’impôts, mais elles devront être très limitées », a-t-il précisé, soulignant que la priorité serait de réduire les dépenses publiques pour éviter de nuire à la croissance économique. Le ministre a également évoqué la nécessité de maintenir un environnement fiscal stable pour encourager les entreprises à investir et à créer des emplois, conditions essentielles pour la relance économique.
Un dialogue politique pour un compromis
Conscient de l’importance d’une approbation parlementaire pour le budget, Éric Lombard a annoncé sa volonté d’engager un dialogue avec tous les partis politiques représentés à l’Assemblée nationale et au Sénat. Il a invité les leaders de ces partis à venir discuter à Bercy, afin de parvenir à un consensus sur les bases du projet de loi de finances. Le ministre a précisé que ce dialogue serait ouvert jusqu’au 14 janvier 2025, date prévue du discours de politique générale du Premier ministre François Bayrou.
Ce processus de concertation est vu comme une réponse à la crise de confiance générée par la censure du précédent projet de budget. Éric Lombard souhaite ainsi garantir un financement stable et crédible pour le pays, tout en apaisant les inquiétudes exprimées par certains économistes sur la récession. Selon lui, la France ne risque pas une récession en 2024, et la croissance devrait atteindre environ 1,1 %, un signe de résilience face aux défis économiques mondiaux.
En dépit des tensions économiques, Éric Lombard se veut optimiste et convaincu qu’un compromis est possible. Il a assuré qu’il chercherait « l’accord le plus large possible », tant avec les parlementaires qu’avec les partenaires sociaux. Toutefois, il a insisté sur le fait qu’il ne fallait pas sacrifier la crédibilité économique du pays pour des compromis fiscaux. La construction d’un budget crédible est, selon lui, une réponse essentielle à l’inquiétude des marchés financiers, particulièrement après la dégradation de la note de la France par Moody’s.
En conclusion, Éric Lombard a réaffirmé que le gouvernement travaillait à un budget responsable, tout en restant flexible sur les modalités d’augmentation des impôts et en visant une gestion rigoureuse des dépenses publiques. Cette approche devrait, selon lui, permettre de garantir une trajectoire économique viable et de répondre aux attentes des citoyens.