Après quatre années passées au cœur du pouvoir, à la tête du ministère de la Justice, Éric Dupond-Moretti s’apprête à faire son retour au théâtre. Dès le 1er février 2025, l’ex-garde des Sceaux sera à l’affiche du théâtre Marigny, à Paris, avec un one-man-show intitulé J’ai dit oui !. Coécrite avec Philippe Lellouche, cette nouvelle création entend dévoiler l’envers du décor d’une expérience gouvernementale singulière.
Raconter l’envers du pouvoir
« Je me suis dit qu’il serait utile et intéressant de décrire ce que sont le travail d’un ministre et les difficultés auxquelles il est confronté », explique Éric Dupond-Moretti. Autrefois avocat médiatique, puis ministre, il entend illustrer la complexité du rôle : les ambitions initiales, souvent confrontées aux réalités politiques, et l’obligation de composer avec une équipe et des contraintes multiples. « Comme citoyen, on dit facilement “y a qu’à, faut qu’on”, mais, une fois aux commandes, ce que l’on veut faire et ce que l’on peut faire ne coïncident pas toujours », confie-t-il.
Dans J’ai dit oui !, Éric Dupond-Moretti retracera ses premiers pas place Vendôme, reviendra sur ses moments de découragement et ses instants de joie, ses réussites (comme les budgets revalorisés ou la médiatisation de certains procès), ainsi que ses colères. Il évoquera aussi la pression médiatique, les affrontements parlementaires, sa tentative avortée aux régionales dans les Hauts-de-France, sans oublier les épreuves marquantes, telles que les perquisitions menées dans son propre bureau ou le procès qui l’a conduit devant la Cour de justice de la République, avant qu’il n’en soit relaxé.
Ce n’est pas la première fois qu’Éric Dupond-Moretti se frotte au jeu théâtral. En 2019, avec À la barre, il avait déjà montré son talent d’orateur sur les planches, racontant alors sa vie d’avocat. Aujourd’hui, il revient avec une œuvre plus politique, où quelques comptes pourraient être réglés et où il entend témoigner, en toute franchise, de l’exercice du pouvoir.
Entre confidences et provocation
L’ancien ministre, qui réapparaît dans un registre moins attendu, sait déjà que ses révélations ne feront pas l’unanimité. Comme le montre une anecdote rapportée par Gilbert Collard, au sujet d’un échange piquant entre les deux hommes lors d’un procès passé, l’avocat devenu ministre puis dramaturge ne redoute pas la controverse. Au contraire, son retour sur scène promet d’offrir un regard singulier, parfois acerbe, sur l’exercice du pouvoir et les coulisses d’une institution souvent mal comprise.
Ainsi, J’ai dit oui ! s’annonce comme un spectacle hybride, entre confession, tribune et catharsis scénique, où l’ancien ministre de la Justice redeviendra, le temps de quelques représentations, un acteur et un témoin privilégié d’une époque tourmentée.