Les députés Éric Coquerel (LFI) et Charles de Courson (Liot) ont exprimé leur « colère » après leur sortie de Matignon ce mardi 17 septembre 2024. Leur objectif ? Obtenir les lettres-plafonds, des documents cruciaux pour l’élaboration du projet de budget 2025. Ces lettres fixent les crédits alloués à chaque ministère et constituent la base du projet de loi de finances, habituellement présentée avant le 1er octobre. Pourtant, leur accès leur a été refusé, un geste que les deux élus jugent contraire à leur « droit constitutionnel ».
« Nous sommes sidérés par cette décision », a déclaré Éric Coquerel à la presse, précisant qu’il s’agissait d’un déni démocratique qui met en péril le fonctionnement de l’Assemblée nationale. Selon Coquerel, Emmanuel Macron, via cette décision, « met en danger la démocratie ».
Un budget sous pression et un Premier ministre en transition
Michel Barnier, tout juste nommé Premier ministre après la dissolution de l’Assemblée nationale, a expliqué dans une lettre envoyée tardivement à Coquerel que les lettres-plafonds, arrêtées par le gouvernement précédent, ne seraient pas modifiées. Il a promis de communiquer une version provisoire des grandes orientations budgétaires d’ici la fin de la semaine. Mais, avec une échéance budgétaire imminente, Coquerel a estimé que l’Assemblée nationale ne pouvait se permettre un tel retard, alors que la présentation du budget 2025 est prévue pour début octobre.
Une bataille politique en toile de fond
La visite de Coquerel et de Courson à Matignon s’inscrit dans un contexte tendu où le gouvernement doit rapidement présenter un budget après des mois de flottement politique. Les lettres-plafonds, déjà envoyées aux ministères, sont devenues le symbole d’une lutte entre l’exécutif et l’opposition pour la transparence et le contrôle parlementaire. Les deux députés comptent poursuivre leur bataille en se rendant mercredi à Bercy pour tenter d’obtenir ces documents.
Alors que la pression monte pour la présentation du budget 2025, l’accès restreint aux lettres-plafonds accentue les tensions entre l’exécutif et le législatif. Avec des délais de plus en plus serrés, Michel Barnier devra trouver un équilibre délicat pour éviter une nouvelle crise institutionnelle.