Le député de La France insoumise (LFI) et président de la commission des finances à l’Assemblée nationale, Éric Coquerel, a vivement critiqué l’envoi des « lettres plafonds » pour le budget 2025 par le gouvernement démissionnaire. Ces lettres, envoyées mardi soir, définissent le budget alloué à chaque ministère pour l’année à venir, fixant ainsi les limites de dépenses à ne pas dépasser.
Pour Éric Coquerel, cette démarche constitue un « déni démocratique clair ». Il estime que le gouvernement démissionnaire ne devrait pas s’engager sur des décisions budgétaires aussi importantes, car « le budget de la nation est par essence un geste souverain, celui du Parlement ». Il rappelle également que la République française et l’Assemblée nationale ont historiquement été fondées sur des questions budgétaires, soulignant ainsi l’importance de ce processus.
Le président de la commission des finances s’inquiète par ailleurs du flou qui entoure la publication du « tiré à part », document qui compile l’ensemble des plafonds budgétaires, et qui n’arrivera finalement qu’après une semaine de retard. Il se demande si cette situation n’est pas liée à l’attente de la nomination d’un nouveau gouvernement.
Éric Coquerel critique également la décision d’Emmanuel Macron de ne pas nommer un gouvernement issu du Nouveau Front populaire (NFP), malgré le résultat des urnes. Selon lui, en continuant « la même politique, celle que les Français ont refusée massivement », le président conduit le pays dans une impasse.
Alors que des rencontres entre les forces politiques et Emmanuel Macron sont prévues pour vendredi, Éric Coquerel espère que le chef de l’État fera preuve de « lucidité ». Il appelle Emmanuel Macron à « respecter le vote des Français » en permettant à un gouvernement du NFP de mettre en œuvre des politiques opposées à celles actuellement en place. « Qu’il nous laisse faire », insiste-t-il, exhortant le président à laisser un gouvernement « qui respecte le suffrage universel » prendre les rênes du pays.