Éric Ciotti : une Rentrée politique entre refondation et dilemmes stratégiques

Entrevue 1

Alors qu’Éric Ciotti prend ses marques en tant que président d’un nouveau groupe à l’Assemblée nationale, nommé « À droite », la scène politique française observe avec attention son positionnement entre l’indépendance et une alliance avec le Rassemblement National (RN). Sa rentrée politique, prévue le 31 août au Grand Pré de Levens dans les Alpes-Maritimes, symbolise un tournant décisif. Cet événement marquera sa première apparition publique depuis la scission avec son ancienne famille politique, Les Républicains (LR), suite à son alliance controversée avec le RN lors des élections législatives anticipées.

Cette nouvelle phase est présentée par Ciotti et son entourage comme la « refondation historique de la droite », centrée autour de l’union des patriotes. Malgré l’isolement au sein de l’Assemblée où son groupe ne compte que 16 députés, Ciotti se montre résolu à maintenir son cap, insistant sur l’indépendance de son mouvement vis-à-vis des influences traditionnelles et centristes de la politique française. Cette posture lui confère un rôle de contestataire du « bloc central » et du « diktat moral » imposé par les courants dominants, y compris l’extrême gauche.

Lors de sa rencontre à Levens, bien qu’ayant rompu avec LR, Ciotti évite de s’afficher avec le RN, cherchant plutôt à asseoir la légitimité de sa propre plateforme. Cet événement sera donc crucial pour démontrer sa capacité à mobiliser autour de son programme, qui prône une baisse massive des prélèvements obligatoires, la suppression des droits de succession, et des réformes pour accroître la démocratie directe.

Éric Ciotti se trouve ainsi au cœur d’une démarche de « restructuration de la droite », avec la difficile tâche de se distinguer face à l’influence grandissante du RN tout en attirant ceux déçus par les querelles internes et le manque de vision au sein de LR. L’option de créer un nouveau mouvement politique reste sur la table, offrant à Ciotti et ses partisans une voie pour repartir de zéro, loin des conflits et des contraintes financières qui pèsent sur son ancien parti.

Cependant, l’avenir de cette nouvelle droite reste incertain. La justice doit encore clarifier la situation de LR en octobre, et la stratégie de Ciotti dépendra grandement des dynamiques politiques à venir, y compris les élections municipales et sénatoriales où il espère voir son groupe gagner du terrain. Quant à la présidentielle de 2027, bien que Ciotti rejette l’idée d’une candidature personnelle pour l’instant, les alliances et les soutiens futurs seront décisifs pour définir son rôle et celui de son mouvement dans le paysage politique français.

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