Gauthier Le Bret, étoile montante du journalisme, nous dévoile son parcours, des premiers pas au Cours Florent à son rôle central dans le décryptage politique. Passionné d’histoire, de politique et de cinéma, il offre un récit captivant de son quotidien à la rédaction de CNEWS. Dans cette interview exclusive accordée à Entrevue, celui que Pascal Praud surnomme « Petit scarabée » partage ses rêves et son regard sur la société, offrant une analyse passionnée et engagée de l’actualité.
Entrevue : Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
Gauthier Le Bret : J’ai fait une licence tout en suivant des cours de théatre au Cours Florent. Par la suite, j’ai poursuivi mes études en journalisme, d’abord par le biais de stages, puis en alternance à CNews. Pendant mon alternance, j’ai travaillé en tant qu’assistant sur la matinale, ce qui m’a amené à me réveiller tous les jours à 2 heures du matin. Cette expérience m’a beaucoup appris et forgé. Plus tard, j’ai été assistant de Laurence Ferrari le soir. Pendant la période COVID-19, j’ai commencé à intervenir à l’antenne pour parler de l’évolution de la pandémie. Ensuite, j’ai travaillé sur les chroniques économiques en tant que pigiste, ce qui m’a permis de jongler entre CNews et BFM Business. J’ai également brièvement traité des questions de santé à CNews. En 2021, juste avant la campagne présidentielle, j’ai eu l’opportunité de réaliser mon rêve en intégrant le service politique de CNews.
Vous avez toujours été passionné par la politique ?
Oui, depuis toujours. Mes trois passions sont l’histoire, la politique et le cinéma.
Comment se sont passés vos premiers pas de journaliste politique ?
J’ai intégré le service politique de CNews la veille du premier tour des élections régionales en 2021. En septembre de la même année, j’étais de permanence le week-end au service politique lorsqu’Eric Zemmour était à Nice pour sa tournée littéraire. Plutôt que de rester à la rédaction, j’ai proposé de me rendre sur place. C’est ainsi que tout a commencé. Les semaines suivantes, j’ai suivi Zemmour à Lille puis en Corse. Ces déplacements m’ont permis d’être désigné par la direction de la rédaction comme journaliste en charge du suivi de la campagne d’Eric Zemmour. Ce fut une campagne intense, celle dont on parlait le plus.
On dit que les campagnes présidentielles usent les journalistes, vous confirmez ?
Effectivement, faire une campagne présidentielle est l’une des expériences les plus intenses pour un journaliste politique. Pendant un an, je n’ai pas été chez moi, pas passé un seul week-end chez moi. Comme me l’avait dit mon collègue de l’époque Loïc Signor, à la fin de la campagne, on a deux options : se séparer de sa compagne ou l’épouser. On a choisi la deuxième option. La campagne présidentielle est suivie des élections législatives, où j’ai continué à suivre Zemmour ainsi que Marine Le Pen. c’était une expérience exaltante.
Quel est votre point de vue de journaliste sur la campagne présidentielle d’Éric Zemmour ?
Une envolée sondagière dès les premiers mois, des records d’audiences, des salles pleines à craquer… Un début de campagne complètement dingue puis il y a un mauvais enchaînement Bataclan et doigts d’honneur à Marseille qui entraîne une baisse dans les sondages. La campagne de Zemmour, c’étaient les montagnes russes, il chutait à cause de polémiques comme celle sur les enfants handicapés mais arrivait à se relever. Il y a ensuite eu la guerre en Ukraine, il s’opposait à l’accueil des réfugiés ukrainiens et ensuite c’était terminé, mais c’était une campagne folle.
Tous les jours vous faites un édito Comment choisissez-vous les sujets pour vos éditos matinaux ?
Je me lève tous les matins à 3h40 et arrive à la rédaction à 4h45. Mon édito doit être en phase avec l’actualité, donc je m’immerge très tôt dans les informations du jour. Certains jours, l’actualité est dense et je passe beaucoup de temps au téléphone. Parfois, ce sont des sujets qui m’indignent qui me poussent à écrire un édito, comme celui sur le rappeur Toomaj condamné à mort en Iran.
Quelle est votre définition du journalisme ?
Il y a autant de définitions du journalisme qu’il y a de journalistes. Pour ma part, c’est donner un regard sur l’information, décrypter et analyser la parole politique.
Il y a aujourd’hui une crise de confiance envers les médias, quelles en sont les causes selon vous ?
Il y a une crise de confiance lorsque les gens ne se sentent pas représentés et je crois qu’à ce niveau-là CNews fait beaucoup de bien en allant sur des sujets qui n’étaient jusqu’alors pas traités. C’est insupportable quand les Français ont l’impression que ce que disent 99% des médias ne correspond pas à la réalité qu’ils vivent. CNews fait beaucoup de bien et arrive désormais à imposer des sujets qui sont repris partout.
CNews est très régulièrement la première chaîne infos de France, comment analysez-vous cette réussite ?
CNews a su mettre en lumière des sujets qui préoccupent les Français et qui étaient auparavant négligés. Cela dérange certains détracteurs et autres journalistes qui n’ont plus le monopole du récit. Prenons deux exemples concrets. À Crépol Patrick Cohen n’a plus le monopole du récit. Il aurait pu nous faire croire qu’il s’agissait de deux bandes qui ne s’entendaient pas et qu’il y a eu un mort. En réalité, la situation était bien différente : il y avait d’un côté ceux qui étaient armés et de l’autre ceux qui ne l’étaient pas. Quant à Jean-Michel Apathie et l’affaire du Lycée Maurice Ravel, il en va de même. Dans un édito, il a affirmé que l’État avait été à la hauteur. La réalité : un proviseur a été menacé de mort par des islamistes et a été contraint de partir en retraite anticipée.
« Petit scarabée », c’est comme ça que vous surnomme Pascal Praud, quelle relation avez-vous avec lui ?
Je dois beaucoup à Pascal Praud, qui m’a donné ma chance tout comme Laurence Ferrari. Il m’a progressivement intégré dans ses émissions jusqu’à ce que ça devienne quotidien. Notre relation est complice, je lui suis reconnaissant et je l’apprécie beaucoup, nous avons en privé la même relation qu’à l’antenne. Oui, il m’appelle « Petit Scarabée », d’ailleurs c’est comme ça que les gens m’interpellent dans la rue, ça m’a donné une identité.
Depuis quelques semaines, vous êtes aussi sur C8 aux côtés de Cyril dans Face à Hanouna, comment avez-vous été embarqué dans cette aventure ?
J’ai rencontré Cyril Hanouna en octobre 2021 lorsqu’il m’a invité dans TPMP pour parler de la campagne présidentielle. Par la suite, je suis régulièrement intervenu dans l’émission. Il m’a proposé pendant une pub de faire Face à Hanouna qui devait être initialement une émission politique, qui a évolué entre temps, mais c’est une nouvelle expérience que j’adore et qui m’amuse. J’ai la chance de faire plein de choses exceptionnelles dans ce groupe, je suis le matin sur CNews et Europe 1, le week-end sur C8 et je publie mes éditos dans le JDD. Je suis le plus heureux du monde.
Qui sont vos modèles dans le journalisme ?
Si je fais de la télévision aujourd’hui c’est parce que pendant toute mon adolescence j’ai été biberonné à l’émission On n’est pas couché, je regardais tous les samedis soir cette émission avec mon père. Les deux stars de cette émission restent Naulleau et Zemmour, ce qui est dingue c’est qu’aujourd’hui je suis assis à côté du premier en plateau et j’ai suivi le second en campagne présidentielle.
En tant qu’observateur, commentateur et analyste, comment percevez-vous l’état actuel de la France ?
On en revient à votre question sur le succès de CNews, on met les projecteurs sur ce qui ne va pas et qui n’était pas évoqué jusque-là. Il y a des problèmes en France, que ce soit sur le plan sécuritaire, migratoire, hospitalier, etc. Mon rôle est de chroniquer la situation, mais il appartient aux politiques de trouver des solutions.
Avec l’émergence des médias en ligne et les nouvelles façons de consommer l’information, pensez-vous que la télévision a encore un avenir ?
Cyril Hanouna fait 2 millions de téléspectateurs tous les soirs, Pascal Praud 1 million… Il y a des gens devant la télé, le public se renouvelle, il y a des médias différents, les réseaux sociaux créent aujourd’hui de l’information mais la télévision n’est pas en train de disparaître. On avait annoncé la mort de la radio aussi et elle résiste toujours.
Vous avez fait les cours Florent, si vous n’étiez pas devenu journaliste, seriez-vous devenu comédien ?
Oui j’aurais adoré faire des films et être comédien, mais peut-être que je le suis un peu surtout dans l’Heure des pros, c’est un petit théâtre comme dit Pascal Praud.
Où vous voyez-vous dans 10 ans ?
Mon rêve ultime est d’avoir un talk-show à la croisée des chemins entre la culture et la politique.
Propos recueillis par Radouan Kourak