Entre demandes de preuves et rejets : l’affaire du financement libyen Sarkozy s’intensifie avant le procès
Ce jeudi, une audience préparatoire cruciale s’est tenue, marquant un moment important avant le procès très attendu de l’ancien président français Nicolas Sarkozy, prévu pour débuter le 6 janvier 2025. Accusé dans une affaire de financement libyen présumé de sa campagne présidentielle de 2007, Sarkozy, à travers ses avocats, a cherché à introduire de nouveaux éléments de preuve, suscitant des débats animés au tribunal.
La défense de Sarkozy a mis en avant une note de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) récemment découverte, décrite comme cruciale, qui remet en question l’authenticité d’une lettre révélée par Mediapart en 2012. Cette lettre, écrite en arabe, indiquait un « accord de principe » de la Libye sous Kadhafi pour financer la campagne de Sarkozy à hauteur de 50 millions d’euros. Les avocats de l’ex-président soutiennent que cette lettre est un « faux grossier » et ont demandé la déclassification de documents supplémentaires de la DGSI et de la DGSE pour étayer leur défense.
Cependant, cette requête a été rapidement rejetée par le tribunal, avec des critiques sévères venant de la partie civile et du procureur. Vincent Brengarth, avocat de l’association anticorruption Sherpa, a qualifié la demande de « surréaliste » et de « stratégie à la limite de la manipulation intellectuelle ». Le parquet national financier, par la voix de Quentin Dandoy, a également critiqué l’argument de la défense, expliquant que la note en question n’était qu’une simple retranscription d’un échange entre un agent de la DGSI et une source, sans valeur analytique profonde.
Le tribunal a décidé de joindre cette question au fond du dossier, refusant implicitement la demande de Sarkozy pour l’ajout de ces nouveaux documents au dossier judiciaire. La défense de Sarkozy reste ferme dans sa position, malgré les critiques et le scepticisme concernant la validité de leurs preuves.
Alors que la date du procès se rapproche, cet évènement ajoute une couche de complexité et de tension à une affaire déjà chargée politiquement et médiatiquement, où Nicolas Sarkozy fait face à des accusations graves, incluant le recel de détournement de fonds publics et la corruption passive.