Entre déclin et potentiel : la France selon Franz-Olivier Giesbert

Entrevue 1

Dans une interview accordée au Journal du Dimanche (JDD), Franz-Olivier Giesbert, historien et journaliste, a partagé ses réflexions sur l’état actuel de la France, un pays qu’il juge mal géré malgré ses nombreux atouts. Ces propos, recueillis par Aziliz Le Corre, mettent en lumière les contradictions ressenties par les Français vis-à-vis de leur nation.

L’ex-patron du quotidien la Provence débute en rappelant que dans les années 1970, la France figurait parmi les cinq premières nations du monde en termes de richesse par habitant. Cependant, aujourd’hui, elle se trouve à la trentième place dans les palmarès économiques internationaux. Cette chute est significative et, selon lui, révélatrice d’une gestion déficiente.

Il explique que 72% des Français perçoivent un déclin dans leur pays, tandis que 80% reconnaissent simultanément que la France dispose de nombreux atouts. Ce paradoxe apparent souligne une lucidité de la population française qui contraste avec la vision souvent plus optimiste des politiques et des médias. Les Français semblent donc conscients des défis économiques, même lorsqu’ils apprécient les avantages personnels de certaines politiques, comme les 35 heures, qu’ils jugent néanmoins préjudiciables pour l’économie nationale.

Franz-Olivier Giesbert critique aussi le manque de volonté politique qui caractérise, selon lui, les dirigeants français depuis les années 1990. Ce déficit de leadership serait un frein majeur à l’innovation et à la réforme nécessaires pour inverser la tendance décliniste. Il mentionne le faible pourcentage de Français (45%) qui croient encore dans la capacité de leur pays à se réformer, une baisse considérable depuis 2010.

Par ailleurs, le journaliste relève un manque de figures de proue dans le domaine politique, contrastant fortement avec le secteur intellectuel français, qu’il estime très riche. Des penseurs comme Élisabeth Badinter, Régis Debray, et Michel Onfray sont cités comme des exemples de cet intellectuel foisonnant, en opposition à un paysage politique jugé aride et peu inspirant.

Enfin, Franz-Olivier Giesbert aborde la tendance de la France à vivre dans le passé, une réaction peut-être à une peur de l’avenir et à un manque de vision commune pour le futur. Il évoque le besoin d’une nouvelle approche politique qui, tout comme l’a fait Charles de Gaulle dans le passé, pourrait mobiliser les citoyens autour d’un projet de redressement national clair et partagé.

Cet entretien avec Franz-Olivier Giesbert au JDD révèle donc une critique pointue de la gestion actuelle de la France, tout en offrant un regard nuancé sur les capacités intrinsèques de la nation à surmonter ses défis actuels, à condition d’une refonte de son leadership et d’une communication transparente et directe avec ses citoyens.

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