Enthoven vs Mélenchon : polémique autour de l’antisémitisme après l’attaque de la Grande-Motte

25 août, 2024 / Entrevue

La réaction de Jean-Luc Mélenchon à l’attaque terroriste contre la synagogue de la Grande-Motte a déclenché une vive polémique, alimentée par les critiques acerbes de l’essayiste Raphaël Enthoven. Le chef de file de La France Insoumise (LFI) s’est retrouvé sous le feu des projecteurs pour une déclaration jugée insuffisante par plusieurs observateurs.

Suite à l’attentat, Mélenchon a pris la parole sur X, qualifiant l’attaque d’« intolérable crime » et exprimant sa solidarité avec « les fidèles et les croyants ainsi agressés ». Il a également rappelé l’importance de la laïcité et de la liberté de conscience, qu’il a décrites comme « filles de la liberté des cultes ». Cependant, sa déclaration n’a pas mentionné explicitement les termes « juif » ou « antisémite ».

C’est précisément ce manque qui a fait réagir Raphaël Enthoven, intellectuel et essayiste reconnu pour ses prises de position tranchées. Dans une réponse cinglante, Enthoven a reproché à Mélenchon de ne pas avoir nommé clairement la cible et la nature de l’attaque. « Mélenchon n’écrira ni « juif » ni « antisémite », et même si l’incendiaire a été repéré avec un keffieh et un drapeau palestinien », a-t-il écrit, soulignant ce qu’il perçoit comme une réticence du leader insoumis à dénoncer explicitement l’antisémitisme.

La réaction de Mélenchon s’inscrit dans un contexte où les positions de LFI sur le conflit israélo-palestinien sont souvent pointées du doigt. Certains critiques, dont Enthoven, considèrent que ces positions peuvent parfois frôler l’ambiguïté, voire encourager un climat de tension qui pourrait conduire à des actes de violence. Enthoven n’est pas le seul à exprimer cette inquiétude. Plusieurs personnalités politiques et médiatiques ont aussi dénoncé ce qu’elles perçoivent comme un manque de fermeté dans la condamnation de l’antisémitisme par Mélenchon et son parti.

Cette controverse souligne les tensions récurrentes entre la gauche radicale française et ses détracteurs, notamment sur des sujets aussi sensibles que l’antisémitisme. Pour Mélenchon et ses partisans, ces accusations sont infondées et relèvent d’une instrumentalisation politique. Pour Enthoven et d’autres critiques, elles révèlent un problème plus profond de refus de nommer les choses, ce qui, selon eux, affaiblit la lutte contre l’antisémitisme en France.