Enquête Ipsos : une fracture générationnelle sur la perception des personnes LGBT en France

Entrevue 1

Une étude récente menée par Ipsos et la Fondation Jean-Jaurès, à l’occasion de la Journée internationale du coming out, révèle une fracture générationnelle et de genre concernant l’acceptation des personnes LGBT+ en France. Bien que la majorité de la société française se montre globalement ouverte à l’égard des personnes LGBT+, les jeunes hommes, notamment ceux âgés de moins de 25 ans, affichent des opinions plus négatives à ce sujet.

Une génération plus critique

D’après l’enquête, 37 % des hommes de moins de 25 ans déclarent avoir une « mauvaise image des personnes LGBT+ ». Ce chiffre est en net contraste avec la moyenne nationale où 18 % des sondés disent partager cette perception négative. De plus, 30 % des hommes âgés de 25 à 34 ans partagent également ce point de vue. En comparaison, seulement 13 % des femmes affirment avoir une image négative des personnes LGBT+, ce qui souligne une différence notable entre les genres.

Les résultats révèlent également que la tolérance envers les personnes LGBT+ est très politisée. Les personnes se déclarant proches de la gauche radicale sont, à 94 %, favorables à la cause LGBT+, contre seulement 53 % à l’extrême droite. Ce clivage est d’autant plus frappant lorsqu’on observe les réactions face aux coming out : 39 % des personnes d’extrême droite affirment une opinion négative à ce sujet, contre 24 % à droite.

En dépit de ces disparités, l’enquête montre que le coming out est généralement bien accueilli en France. 80 % des personnes ayant « reçu » un coming out d’un proche au cours des dix dernières années ont éprouvé des émotions positives, telles que l’amour, l’admiration ou la fierté. Pour 68 % des sondés, cette révélation n’a eu aucun impact ou a même renforcé leurs relations avec leurs proches.

Cependant, l’étude souligne que le coming out des personnes transgenres reste un processus particulièrement délicat. 26 % des répondants estiment qu’il est plus complexe à accepter que celui lié à l’orientation sexuelle, en raison des discriminations et des violences auxquelles les personnes transgenres sont souvent confrontées.

Le rôle essentiel des associations

Le soutien des associations joue un rôle crucial dans l’acceptation des personnes LGBT+. Selon l’enquête, 72 % des sondés estiment que discuter avec des associations est utile pour accompagner ces révélations. Toutefois, seuls 15 % des participants ont réellement sollicité leur aide, soulignant un besoin de rendre ces ressources plus accessibles.

En somme, bien que la société française affiche une ouverture majoritaire envers les personnes LGBT+, de fortes disparités générationnelles, politiques et de genre persistent, particulièrement chez les jeunes hommes.

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