En visite d’État en Allemagne, Macron plaide pour plus d’Europe et moins d’extrême droite

Entrevue 1

En visite d’État de l’autre coté du Rhin en Allemagne, Emmanuel Macron, a lancé un appel vibrant à une Europe unie et renforcée face à la montée de l’extrême droite et aux menaces extérieures, lors de son discours à Dresde. Moins de deux semaines avant les élections européennes, il a exhorté les Européens à se « réveiller » face à ces défis croissants.

Devant l’église Notre-Dame de Dresde, symbole de la résilience allemande, Macron a alterné entre le français et l’allemand, captivant son audience avec des appels passionnés à la défense de la démocratie et de la liberté en Europe. « Un vent mauvais souffle en Europe », a-t-il déclaré, mettant en garde contre la fascination croissante pour les régimes autoritaires et le moment illibéral que traverse actuellement le continent.

Le président a souligné la menace posée par les partis d’extrême droite, notamment le Rassemblement National de Marine Le Pen, qui pourrait remporter deux fois plus de voix que le parti de Macron. Dans une région comme la Saxe, où l’extrême droite gagne du terrain, son message résonne particulièrement fort.

Face à la montée des menaces extérieures, notamment de la Russie, Macron a insisté sur la nécessité pour l’Europe de prendre en main sa propre défense et sécurité. « La géographie, nous ne la changerons pas avec la Russie qui aujourd’hui menace notre sécurité et a agressé l’Ukraine », a-t-il déclaré. Il a appelé à une réponse unie et forte, soulignant l’importance de la relation franco-allemande dans cette démarche.

Emmanuel Macron a également plaidé pour une révision des règles commerciales de l’UE afin de mieux protéger les industries européennes face à la concurrence des États-Unis et de la Chine. Il a proposé de « doubler » le budget de l’UE pour soutenir la transition énergétique et numérique, prônant une stratégie d’achat et de défense européennes pour garantir une juste concurrence.

Cette visite en Allemagne, la première d’un président français dans l’est du pays depuis François Mitterrand en 1989, a également été marquée par des moments de recueillement et de mémoire, notamment au mémorial de l’Holocauste à Berlin. Macron y a salué le travail de mémoire effectué par des figures comme Serge Klarsfeld, tout en soulignant l’importance de lutter contre le renouveau de l’antisémitisme.

Mardi, le Président Français recevra le prix international de la paix de Westphalie à Münster, en reconnaissance de son engagement pour l’Europe. Il rencontrera également le chancelier Olaf Scholz pour discuter du soutien à l’Ukraine et de l’avenir de l’Europe, tentant de renforcer le couple franco-allemand, moteur de l’Union européenne.

Au-delà des politiques, Macron a démontré ses compétences linguistiques en s’exprimant en allemand, un effort qui a été suivi de près par son professeur d’allemand, Frank Gröninger. Cette démarche vise à rapprocher les citoyens européens, montrant un président déterminé à toucher et à comprendre ses voisins.

En conclusion, Emmanuel Macron plaide pour une Europe plus forte et plus unie, capable de faire face aux défis intérieurs et extérieurs, tout en appelant à un rejet clair des forces extrémistes qui menacent les fondements mêmes de la démocratie européenne.

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