En grande difficulté, Auchan prévoit la suppression de 2 389 emplois
Auchan a annoncé ce mardi un projet de suppression de 2 389 emplois en France, dans un contexte difficile pour la grande distribution, qui doit faire face à de multiples défis économiques et à l’évolution des habitudes de consommation. Ce plan de restructuration, présenté par la direction comme une étape nécessaire pour assurer la pérennité de l’entreprise, suscite déjà une vive inquiétude parmi les employés et les syndicats.
Les raisons de cette restructuration
Auchan, comme beaucoup d’enseignes de grande distribution, est confronté à une concurrence de plus en plus forte, non seulement des autres chaînes de supermarchés, mais aussi du e-commerce, dont l’essor a été accéléré par la pandémie de COVID-19. De plus, les consommateurs se tournent de plus en plus vers des circuits courts, des produits locaux et des alternatives aux grandes surfaces traditionnelles. Ces changements ont contraint Auchan à revoir son modèle économique pour s’adapter à cette nouvelle demande.
Selon la direction, cette réorganisation vise à rationaliser les coûts et à moderniser son fonctionnement pour mieux répondre aux besoins des clients. Elle inclut notamment la transformation de certains magasins et la simplification des processus internes. Le groupe prévoit également d’investir davantage dans le numérique, en développant son offre de vente en ligne pour concurrencer les géants du e-commerce.
Détail du plan de suppression d’emplois
Ce plan, qui touche 2 389 postes, concerne principalement les effectifs en magasin et dans les sièges administratifs. Il inclut la suppression de certains postes jugés non essentiels dans le contexte actuel, et pourrait également entraîner la réorganisation de certains magasins et départements, avec des fermetures possibles de certains rayons moins rentables. Auchan espère par cette restructuration alléger ses coûts de fonctionnement, tout en optimisant son organisation pour faire face à la baisse de fréquentation de ses magasins.
La direction a néanmoins précisé qu’elle tenterait de limiter autant que possible les départs contraints. Des mesures de reclassement, de départs volontaires et de formations pour accompagner les salariés vers de nouvelles opportunités au sein de l’entreprise ou en dehors devraient être proposées. L’enseigne cherche également à privilégier des solutions de mobilité interne pour redéployer une partie des employés concernés vers d’autres postes.
La réaction des syndicats et des salariés
Les syndicats, déjà en alerte depuis plusieurs mois, ont réagi vivement à cette annonce, qu’ils considèrent comme une menace directe pour la sécurité de l’emploi de milliers de salariés. Ils dénoncent un plan de restructuration “injuste” qui pourrait dégrader davantage les conditions de travail dans les magasins, où le manque d’effectifs est souvent pointé du doigt par les employés. Selon eux, Auchan ferait ainsi peser le poids de ses difficultés économiques sur ses salariés, sans considérer d’autres options.
Les représentants syndicaux ont également souligné que cette décision intervient alors même qu’Auchan a récemment opéré des investissements importants dans certains segments de son activité. Ils demandent donc plus de transparence sur les choix stratégiques du groupe et un dialogue social approfondi pour réduire l’impact de ce plan sur les travailleurs.
Un secteur en pleine mutation
Cette annonce d’Auchan s’inscrit dans une tendance plus large de restructuration dans le secteur de la grande distribution en France. Carrefour, Casino, et d’autres géants du secteur ont également mis en place des plans de suppression de postes ces dernières années, pour s’adapter aux changements du marché. Les enseignes doivent désormais composer avec une clientèle de plus en plus digitale et mobile, privilégiant parfois les livraisons ou le click-and-collect aux achats en magasin. Dans ce contexte, Auchan espère que cette restructuration lui permettra de retrouver un équilibre financier.
Pour rappel, le groupe nordiste est en difficultés financières avec un milliard d’euros de pertes enregistrées au 1er semestre 2024 après environ 400 millions d’euros de perte sur l’année 2023…