C’est le sens d’une enquête d’opinion réalisée par Opinionway pour les Echos. Dans le cadre de l’éventualité d’une victoire du nouveau front populaire, les Français étaient interrogés sur quel premier ministre ils préfèreraient avoir.
Sans grande surprise, c’est Raphaël Glucksmann qui sort en tête. C’est sans conteste le profil le moins clivant de toute cette union à laquelle il appartient sans toutefois s’y sentir très à l’aise. La tête de liste du PS récemment réélu au Parlement européen est plébiscité par 25% des Français selon ce sondage.
Il est suivi par François Ruffin avec 15% des répondants qui souhaiteraient le voir en priorité à Matignon. Le parlementaire de la Somme fait pourtant l’objet d’une mise à l’écart tacite depuis qu’il a critiqué la purge opérée au sein de la France insoumise.
Quasiment ex-aequo, c’est l’ancien Président de la République François Hollande qui est demandé au poste de Premier Ministre. Ce dernier joue une partition dont on ignore la teneur. Souhaite-t-il prendre la tête de cette union au dernier moment? Cherche-t-il une revanche contre son ancien ministre devenu Président? Il faut s’en douter mais le candidat corrézien à la députation est resté discret depuis l’annonce de sa candidature.
Cette enquête révèle surtout le fossé immense qui sépare l’électorat français dans sa globalité et les militants fervents qui exercent une pression très importante sur le NFP. Chez eux, Glucksmann et Ruffin sont désavoués, tandis que Mélenchon conserve leur admiration.
C’est sans doute d’ailleurs ce pourquoi les partis de gauche se sont mis d’accord sur un programme mais pas sur un chef, comme ce fut le cas en 2022.
Désigneront-ils leur Premier ministre avant l’échéance du 7 juillet? Rien n’est moins sûr.
Lionnel de La Roche