Depuis Berlin, où il participait au Berlin Global Dialogue le 2 octobre 2024, Emmanuel Macron a exprimé son soutien à la taxation exceptionnelle annoncée par le Premier ministre Michel Barnier, destinée aux grandes entreprises. Cette mesure, qualifiée de « limitée », a pour but de réduire la dette publique française, alors que le déficit pourrait atteindre 6% du PIB cette année, bien au-delà des 3% imposés par l’Union européenne. Cependant, sur la scène politique nationale, Macron semble vouloir se faire plus discret.
Un silence stratégique
Le président de la République, dont le lien avec les Français s’est nettement distendu depuis 2017, amorce une période de retrait volontaire. Cette « quiet period », inspirée du monde des affaires, vise à restaurer son image. Selon ses proches, il espère redresser sa cote de popularité, en se faisant oublier temporairement avant de réapparaître à la fin de l’année. Si un quart des Français le jugent encore positivement, Emmanuel Macron reste confiant, rappelant qu’il a déjà su renverser la tendance, notamment lors de la crise des Gilets jaunes.
Durant cette période de retrait, Macron compte concentrer ses efforts sur l’Europe. À ses yeux, c’est à ce niveau que les réformes doivent s’opérer. Mercredi, à Berlin, il a présenté la situation politique française comme une évolution naturelle de sa démarche : rassembler des forces politiques souvent opposées. Il voit la dissolution de l’Assemblée nationale comme une opportunité, et n’éprouve aucun regret à ce sujet, considérant que cela ouvre de nouvelles perspectives de travail collaboratif.
Une taxation exceptionnelle pour soulager les finances publiques
Concernant la taxation des grandes entreprises, Macron a salué l’initiative du gouvernement de Michel Barnier, tout en insistant sur la nécessité de maintenir cette mesure dans des limites strictes. Il a souligné l’importance de ne pas créer de pression fiscale excessive dans un pays déjà en tête des taux d’imposition en Europe. Pour lui, la priorité reste de renforcer l’activité des jeunes et de réduire le chômage, où la France est encore en retard par rapport à l’Allemagne.
En attendant, le président reste en retrait, prêt à réapparaître lorsque le moment sera jugé opportun, pour éventuellement retrouver une place plus centrale dans la politique nationale.