Le président Emmanuel Macron a confirmé ce 7 janvier 2025 son engagement en faveur du projet de musée-mémorial du terrorisme sur le Mont-Valérien à Suresnes (Hauts-de-Seine). Cette annonce intervient lors des commémorations des attentats de janvier 2015, marquant la volonté du chef de l’État de maintenir un projet initié il y a quatre ans mais suspendu pour des raisons budgétaires en décembre dernier.
Après des dépenses initiales de 10 millions d’euros, la réalisation du musée, estimée à 95 millions d’euros, avait été jugée incompatible avec le contexte de déficit public. Cependant, cette pause aurait également été influencée par des oppositions d’institutions mémorielles liées à la Shoah et à la Résistance, qui craignaient que ce projet n’éclipse la mémoire de la Seconde Guerre mondiale, traditionnellement liée au Mont-Valérien.
Le projet avait également rencontré des réticences politiques, notamment de la ministre de la Culture, Rachida Dati, qui s’était montrée sceptique. Proche de Pierre-François Veil, président de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, elle avait plaidé pour une réorientation de l’initiative, rappelant un consensus parmi certains acteurs pour préserver la vocation historique du site.
Si les travaux n’ont pas encore débuté, le musée pourrait ouvrir en 2027. Il devrait présenter des milliers de pièces, allant de scellés judiciaires à des objets personnels des victimes, tels que des kippas d’enfants assassinés par Mohammed Merah ou encore des tables et chaises marquées par les balles des attentats du 13 novembre.
Cette décision, prise en pleine journée de commémoration, illustre la volonté de l’exécutif de maintenir ce projet ambitieux malgré les critiques et les contraintes financières, dans un contexte où la mémoire des victimes du terrorisme reste un enjeu national majeur.
