Emmanuel Macron a officialisé ce lundi 10 février la proposition de Richard Ferrand comme candidat à la présidence du Conseil constitutionnel, en remplacement de Laurent Fabius. Cette décision suscite des critiques, notamment en raison de la proximité de Ferrand avec le chef de l’État, ce qui alimente des accusations de favoritisme et de manque d’indépendance.
Ancien président de l’Assemblée nationale et pilier historique de la macronie, Richard Ferrand, 62 ans, a été un allié de la première heure d’Emmanuel Macron. Député du Finistère et ancien ministre de la Cohésion des territoires, il avait dû quitter le gouvernement en 2017 en raison de l’affaire des « Mutuelles de Bretagne », dont il a finalement été blanchi en 2022. Toutefois, ce passé judiciaire reste un point sensible dans le cadre de cette nomination.
Les auditions parlementaires prévues le 19 février à l’Assemblée nationale et au Sénat seront décisives. Pour être validée, la nomination devra éviter un rejet par les trois cinquièmes des suffrages exprimés. La gauche et le Rassemblement national se sont déjà prononcés contre, pointant un « recasage » politique et soulevant des doutes sur l’impartialité de Ferrand, notamment alors que le Conseil devra statuer sur des dossiers sensibles, comme celui de Marine Le Pen.
Outre Ferrand, deux autres nominations ont été officialisées ce lundi. La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a proposé l’ex-magistrate Laurence Vichnievsky, tandis que le président du Sénat, Gérard Larcher, a nommé le sénateur LR Philippe Bas. Ces trois personnalités sont appelées à siéger au Conseil constitutionnel pour neuf ans.
Si Richard Ferrand parvient à franchir l’étape parlementaire, il assumera un mandat stratégique jusqu’en 2034, marquant deux échéances présidentielles. Cependant, les critiques sur sa proximité avec le président risquent de peser sur sa capacité à incarner la neutralité et l’impartialité nécessaires à cette fonction clé.