Emmanuel Macron peut-il attendre mi-aout pour nommer un Premier ministre?

Le président Emmanuel Macron a exprimé son intention de différer la nomination d’un nouveau Premier ministre jusqu’à mi-août, après les Jeux Olympiques. Cette décision suscite des réactions vives, notamment de la part du Nouveau Front populaire (NFP) et d’autres figures de l’opposition. Cependant, la Constitution lui accorde une certaine latitude à cet égard.

La Liberté constitutionnelle du président

Selon l’article 8 de la Constitution, Emmanuel Macron est en droit de prendre son temps pour nommer un Premier ministre. Julien Jeanneney, professeur de droit public, explique que la loi ne fixe aucune date butoir. Ainsi, Macron est légalement libre de décider du moment opportun pour former un nouveau gouvernement.

La critique de l’opposition

Malgré cette liberté constitutionnelle, l’opposition critique ce choix. Marine Tondelier, chef des écologistes, et Manuel Bompard de La France Insoumise ont exprimé leur mécontentement face à cette attente. Ils soulignent que le pays ne peut rester en suspens pendant que des questions cruciales nécessitent une gouvernance active.

Les conséquences d’un gouvernement démissionnaire

Gabriel Attal et son gouvernement démissionnaire continuent de gérer les affaires courantes tant qu’aucun successeur n’est nommé. Cependant, Philippe Blachèr, professeur à l’Université Jean Moulin, met en garde contre les risques d’un abus de pouvoir si la situation persiste au-delà de la rentrée parlementaire. Un tel retard pourrait entraver le fonctionnement normal du Parlement, privant ainsi les députés de leur capacité à mettre en jeu la responsabilité du gouvernement.

Le rôle du parlement et du NFP

Bien que le NFP ait proposé Lucie Castets comme candidate au poste de Première ministre, les experts rappellent que l’Assemblée nationale ne peut imposer sa volonté au président. Pour Philippe Blachèr et Julien Jeanneney, seule une coalition capable de s’approcher d’une majorité absolue pourrait influencer une telle décision. Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a affirmé que le NFP fera pression pour que le président cède, mais sans base constitutionnelle, leur influence reste limitée.

En conclusion, bien que la Constitution permette à Emmanuel Macron d’attendre avant de nommer un nouveau Premier ministre, prolonger cette attente au-delà de la rentrée pourrait soulever des questions de légitimité et de gouvernance effective.