Emmanuel Macron, omniprésent pendant les JO malgré la « trêve politique », agace l’opposition
Emmanuel Macron avait annoncé le 22 juillet une « trêve olympique et politique » à l’occasion des Jeux Olympiques de Paris 2024. Cependant, son omniprésence pendant les compétitions n’a pas échappé aux critiques, en particulier celles de l’opposition.
Un Président omniprésent
Malgré la promesse de se tenir à l’écart et d’adopter une posture de spectateur, Emmanuel Macron a été très visible depuis le début des Jeux. Son entourage avait même parlé d’une « présence impressionniste dans les tribunes ». En réalité, il s’est montré extrêmement actif, enchaînant les visites de sites olympiques et félicitant les athlètes médaillés.
Le vendredi, il a visité six sites différents en une demi-journée, allant de Paris La Défense Arena à Nanterre pour saluer Léon Marchand à Saint-Quentin-en-Yvelines pour célébrer le triplé français en BMX. « Après deux échecs électoraux consécutifs, Emmanuel Macron tente de s’offrir une cure de popularité lors de ces JO. Une simple récupération politique que personne ne semble ignorer. Y compris les athlètes… », a dénoncé Hélène Laporte sur X.
Une Attitude Jugée Inappropriée
Outre son activisme, c’est l’attitude tactile du président qui a suscité des critiques. Sandrine Rousseau, députée écologiste, a qualifié ses gestes de « gênants » et « inappropriés » après l’avoir vu câliner Teddy Riner, le rugbyman Antoine Dupont, et tenter de sécher les larmes de la judoka Romane Dicko. Alexandre Eyries, enseignant chercheur en sciences de l’information et de la communication, rappelle que ce n’est pas la première fois que Macron est critiqué pour son côté tactile, évoquant un précédent avec Kylian Mbappé après la défaite de la France en finale de la Coupe du monde de football.
Un choix de Premier Ministre retardé
L’opposition reproche également à Emmanuel Macron de retarder la nomination d’un nouveau Premier ministre. Ersilia Soudais, députée insoumise, accuse Macron d’utiliser les JO pour détourner l’attention de sa défaite politique et de faire traîner les changements au gouvernement. Gabriel Attal et son gouvernement démissionnaire restent aux commandes pendant cette période, ce qui irrite davantage l’opposition. « On ne peut pas parler politique mais lui peut exploiter chaque succès », regrette l’eurodéputée Manon Aubry.
Présence sur les réseaux sociaux
Emmanuel Macron a également suscité des critiques pour son autosatisfaction sur les réseaux sociaux. Il a félicité les champions français avec des jeux de mots sur Instagram : « Marchand de rêve » pour Léon Marchand et « Once ippon a time, Teddy Winner ! » pour Teddy Riner. Alexandre Eyries interprète cette stratégie comme une tentative de récupérer la popularité des victoires des athlètes français. Cependant, il avertit que cette « parenthèse enchantée » ne durera pas, et que les querelles politiques habituelles reprendront dès la fin des Jeux Olympiques.
Alice Leroy