Les élections législatives de 2024 ont laissé l’Assemblée nationale sans majorité absolue. Le bloc du Nouveau Front Populaire (NFP) est arrivé en tête, surpassant la coalition présidentielle et le Rassemblement National (RN). Cette situation oblige Emmanuel Macron à prendre une décision cruciale : remplacer Gabriel Attal et nommer un nouveau Premier ministre.
La Constitution et la nomination du Premier ministre
Selon l’article 8 de la Constitution, « Le Président de la République nomme le Premier ministre. » Cette prérogative revient exclusivement à Emmanuel Macron, sans nécessiter de calendrier précis, de consultation ou de validation des parlementaires. Seule sa signature sur le décret de nomination, publié au Journal officiel, est requise.
Stratégie de Macron : attendre la structuration de l’Assemblée
L’Élysée a indiqué que le président de la République prend actuellement connaissance des résultats électoraux au fur et à mesure des remontées des circonscriptions. Conformément à la tradition républicaine, il attendra la structuration de la nouvelle Assemblée nationale avant de prendre les décisions nécessaires. Emmanuel Macron veillera au respect du choix souverain des Français, selon son entourage.
Un scénario politique inédit
Lorsqu’une majorité de députés soutient la politique du président, ce dernier a les mains libres. Emmanuel Macron a connu cette situation entre 2017 et 2022 avec La République en Marche, dominant l’hémicycle avec plus de 350 députés. En 2022, après sa réélection, la majorité présidentielle a perdu sa majorité absolue, passant à une majorité relative avec 245 sièges.
Options pour Macron
- Nommer un Premier ministre de gauche : Cela risquerait de provoquer une motion de censure, rassemblant les blocs Ensemble et RN pour le faire chuter.
- Former un gouvernement technique : Composé d’experts pour assurer la continuité de l’État, avec le risque de confrontation rapide à une motion de censure.
- Maintenir Gabriel Attal : Lui confier la tâche de constituer une coalition plurielle incluant la gauche, sans certitude d’obtenir une majorité stable.
Conclusion
Rien n’impose à Emmanuel Macron de se précipiter pour nommer un nouveau Premier ministre. Chaque option présente des risques et des défis, et le président devra naviguer prudemment pour garantir la stabilité gouvernementale tout en respectant le choix des électeurs.