La relation entre Emmanuel Macron et Gabriel Attal, autrefois prometteuse, semble avoir atteint un point de non-retour. Depuis plusieurs semaines, les deux hommes ne se parlent plus, sauf lorsque des formalités institutionnelles l’exigent. Cette dégradation des rapports a pris racine au lendemain de la dissolution de l’Assemblée nationale, un acte que Gabriel Attal a mal vécu, n’ayant même pas été prévenu à l’avance.
Une détérioration progressive
Les tensions entre le président et son Premier ministre ont commencé à émerger peu après la nomination d’Attal à Matignon. Dès les premières crises, notamment celle de l’agriculture, Emmanuel Macron a reproché à son cadet un excès de communication et un manque de maturité. Ces critiques, jugées injustes par l’entourage d’Attal, ont envenimé une relation déjà fragile. Le Grand Débat organisé à l’Élysée a notamment provoqué un tollé, cristallisant les désaccords entre les deux hommes.
Une déloyauté inacceptable
Le point de rupture semble avoir été atteint après le second tour des élections législatives. Attal, qui n’avait pas choisi la dissolution, a suspendu la réforme de l’Assurance chômage sans en avertir Macron, suscitant la colère du président. Pire encore, lors de l’élection à la tête du groupe Renaissance à l’Assemblée, Attal a fait fi des recommandations de Macron qui souhaitait temporiser jusqu’en septembre. Ces actions ont été perçues par l’Élysée comme des actes de déloyauté.
Une séparation inéluctable
Gabriel Attal, bien qu’annonçant sa démission, semble avoir déjà pris ses distances. Malgré une gestion des affaires courantes qui lui laisse plus de temps pour se consacrer aux Jeux olympiques, l’ambiance délétère au sommet de l’État ne fait aucun doute. Attal, désormais émancipé, continue de tracer sa route, probablement en vue de la présidentielle de 2027. Si l’on ne sait pas encore s’il prendra la tête du parti présidentiel à l’automne, une chose est claire : la relation entre Emmanuel Macron et Gabriel Attal semble irrémédiablement brisée.