Le président français, Emmanuel Macron, entame ce lundi une visite d’État de trois jours en Arabie saoudite, visant à renforcer les relations bilatérales avec un acteur clé du Moyen-Orient. Attendu en fin de journée à Riyad, il débutera par un entretien avec le prince héritier Mohammed ben Salmane, suivi d’un dîner officiel. Cette visite, marquée par des enjeux diplomatiques et économiques majeurs, s’inscrit dans une relation dense entre Paris et Riyad.
Une relance des partenariats stratégiques
Cette visite sera l’occasion de formaliser un « partenariat stratégique » entre les deux pays, une initiative qui n’a pas été prise depuis la visite d’État de Jacques Chirac en 2006. Les discussions porteront notamment sur la stabilisation régionale, avec des dossiers sensibles comme le Liban, la situation à Gaza et les tensions en Syrie. Emmanuel Macron, impliqué dans la récente trêve entre Israël et le Hezbollah, espère mobiliser un soutien saoudien en faveur de l’armée libanaise et pour la résolution de la crise politique dans le pays.
Sur le front israélo-palestinien, les deux pays appellent à un cessez-le-feu à Gaza et réaffirment leur attachement à une solution à deux États. En parallèle, Riyad poursuit ses discussions avec Washington sur une possible normalisation avec Israël, bien que le prince héritier ait récemment réitéré son exigence préalable d’un État palestinien.
Une coopération économique renforcée
Un important volet économique sera abordé mardi. Accompagné d’une délégation de cinquante chefs d’entreprises françaises, Emmanuel Macron ambitionne de consolider les échanges économiques entre les deux pays. Le programme inclut des domaines stratégiques comme la transition énergétique, les mobilités et la technologie, avec des entreprises françaises engagées dans des projets d’énergie solaire et d’intelligence artificielle.
Des discussions sur des contrats d’armement sont également en cours, notamment pour la vente d’avions Rafale. Cependant, ces éventuelles ventes suscitent des controverses, compte tenu des accusations portées contre Riyad pour son rôle dans le conflit au Yémen. Des organisations comme Amnesty International demandent des garanties sur l’utilisation des équipements militaires français dans le respect du droit international humanitaire.
Vision 2030 et projets culturels ambitieux
Dans le cadre de son programme « Vision 2030 », l’Arabie saoudite cherche à diversifier son économie et à réduire sa dépendance au pétrole. La France, partenaire clé, s’implique également dans des projets culturels et touristiques, notamment autour du site archéologique d’Al-Ula. Mercredi, Emmanuel Macron se rendra sur place avec la ministre de la Culture Rachida Dati pour soutenir le développement d’un musée d’art contemporain en collaboration avec le Centre Pompidou.
Alors que les ambitions économiques de Riyad sont parfois freinées par les cours volatils du pétrole, cette visite s’inscrit dans une dynamique de transformation de la pétromonarchie. Emmanuel Macron espère ainsi capitaliser sur les changements en cours pour renforcer la présence économique française et affirmer le rôle de la France comme partenaire stratégique au Moyen-Orient.
En articulant coopération économique, partenariats stratégiques et engagements culturels, ce déplacement reflète les multiples dimensions des relations franco-saoudiennes, dans un contexte régional marqué par de vives tensions.