Emmanuel Macron demande l’arrêt des livraisons d’armes utilisées par Israël à Gaza

05 octobre, 2024 / Entrevue

Le 5 octobre 2024, lors d’une interview accordée à France Inter, le président de la République Emmanuel Macron s’est prononcé en faveur de l’arrêt des livraisons d’armes destinées à être utilisées par Israël dans le conflit à Gaza. Il a insisté sur l’importance de revenir à une solution politique et a précisé que la France ne livrait pas d’armes offensives à Israël. « La priorité aujourd’hui, c’est qu’on cesse de livrer des armes pour mener les combats sur Gaza », a-t-il déclaré, ajoutant que « la France n’en livre pas ».

Toutefois, Macron a confirmé que la France continuerait d’exporter des composants nécessaires à la défense d’Israël, notamment pour le système anti-missiles « Dôme de fer ». Selon l’Élysée, cette aide est exclusivement destinée à des fins défensives, contrairement aux accusations faites par certains groupes politiques en France, qui affirment que des composants de munitions françaises ont été utilisés par Israël à Gaza.

Macron a également souligné que le droit d’Israël à se défendre devait être exercé en conformité avec le droit international et humanitaire, rappelant la condamnation par la France des attaques terroristes menées par le Hamas le 7 octobre 2023. « On ne lutte pas contre le terrorisme en sacrifiant une population civile », a-t-il affirmé, se montrant pessimiste quant à la possibilité d’un cessez-le-feu à court terme, tout en regrettant que la position de la France ne soit pas entendue par Israël.

Critique de la politique israélienne et crainte d’une escalade régionale

Emmanuel Macron a exprimé sa désapprobation envers la politique menée par le gouvernement de Benjamin Netanyahu, qu’il juge « faute » pour la sécurité future d’Israël. « Ce qui est en train de se passer nourrit un ressentiment et une haine dans la région », a-t-il déclaré, craignant que cela ne conduise à davantage de tensions. Le président français a également mentionné les récents bombardements menés par Israël au Liban et a exprimé son inquiétude quant à une éventuelle escalade impliquant le Hezbollah. Selon lui, « le peuple libanais ne peut pas à son tour être sacrifié, et le Liban ne peut pas devenir un nouveau Gaza ».

Face à la situation tendue entre Israël et le Hezbollah, exacerbée par la mort de son chef Nasrallah, Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité d’éviter une escalade régionale. « Notre priorité est d’éviter l’escalade au Proche-Orient », a-t-il affirmé, appelant à la cessation des opérations et à un retour de l’armée libanaise à la frontière sud.

Un appel à une solution politique et à la désescalade

L’aide matérielle française à Israël, bien que limitée à des composants défensifs, reste un sujet de débat politique en France, notamment avec des critiques de la gauche. En parallèle, d’autres pays comme les États-Unis, l’Italie et l’Allemagne poursuivent leurs exportations d’armes vers Israël, malgré des appels de la communauté internationale, notamment de l’ONU, à suspendre ces livraisons en raison des risques de violation du droit humanitaire.

Macron a conclu en réaffirmant que la priorité devait être de revenir à une solution politique et de cesser les livraisons d’armes offensives. Il a également plaidé pour que le Liban puisse retrouver une stabilité politique, appelant à la tenue d’une élection présidentielle alors que le pays est sans président depuis 2022, en pleine crise politique majeure.

En résumé, Emmanuel Macron prône une désescalade du conflit en cessant la fourniture d’armes offensives et en se concentrant sur une solution politique, tout en reconnaissant le droit d’Israël à se défendre, mais uniquement dans le respect du droit international et humanitaire.