Lors d’une émission spéciale sur la Francophonie diffusée sur France Inter, le président Emmanuel Macron a répondu aux déclarations récentes du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui affirmait que l’immigration n’était “pas une chance” pour la France. Pour le chef de l’État, ces propos sont “résolument en contradiction avec la réalité”.
Macron a plaidé en faveur de l’immigration, soulignant la contribution de nombreuses personnalités issues de l’immigration, comme la scientifique Marie Curie ou l’artiste Charles Aznavour. “Notre pays est ouvert depuis toujours”, a-t-il rappelé, ajoutant que “les binationaux et les Français issus de l’immigration sont notre richesse, une force”.
Le président a cependant reconnu les défis actuels, notamment la lutte contre les réseaux de passeurs et l’immigration clandestine. Il a insisté sur l’importance de garantir de bonnes conditions d’accueil aux personnes immigrées, pour qu’elles puissent “bâtir leur vie” en France.
Abordant la question de l’immigration en provenance du continent africain, Emmanuel Macron a déclaré qu’elle n’était “pas totalement mauvaise”, soulignant la complexité du sujet. Il a également évoqué le rôle des transferts financiers privés des migrants vers leurs pays d’origine, qui surpassent l’aide publique au développement européenne.
Face aux mesures annoncées par Bruno Retailleau, telles que la réintroduction du délit de séjour irrégulier et l’allongement des délais en centre de rétention, Emmanuel Macron a tenu à exprimer son désaccord, tout en reconnaissant la nécessité de contrôler et réguler l’immigration, qu’elle soit légale ou illégale.
Le chef de l’État a réaffirmé que la France doit rester un pays accueillant, notamment pour ceux qui fuient la guerre. “Quand les migrants fuient les troubles, nous devons les accueillir”, a-t-il résumé, tout en soulignant la nécessité d’aider les pays d’origine à réussir sur le plan économique, afin de réduire les migrations pour des raisons économiques.
Au sein du camp présidentiel, d’autres voix se sont également élevées pour critiquer les positions de Bruno Retailleau. Prisca Thevenot, ancienne porte-parole du gouvernement, a rappelé la distinction entre immigration légale et illégale, appelant à combattre la première et à contrôler la seconde.
Pour Emmanuel Macron, il est essentiel de ne pas céder à une vision simpliste de l’immigration, mais de reconnaître sa complexité, ses défis, et les richesses qu’elle apporte à la société française.