Emmanuel Macron est en visite surprise à Marseille mardi matin pour annoncer le lancement d’une « opération sans précédent » destinée à « porter un coup d’arrêt aux trafics de drogues » qui gangrènent la deuxième ville de France.
« A Marseille et dans d’autres villes de France, c’est une opération sans précédent que nous avons lancée pour porter un coup d’arrêt aux trafics de drogues, assurer l’ordre républicain, faire « place nette » », a déclaré sur X le chef de l’Etat, peu après son arrivée.
Emmanuel Macron rejoint sur place les ministres de l’Intérieur Gérald Darmanin, de la Justice Eric Dupond-Moretti ainsi que la secrétaire d’Etat à la Ville Sabrina Agresti-Roubache.
Cette opération « Place nette XXL » va mobiliser de très importants effectifs de police pendant plusieurs semaines.
La visite d’Emmanuel Macron intervient alors que plusieurs coups de filet ont eu lieu récemment au sein des deux principaux gangs – « DZ Mafia » et « Yoda » – se disputant le contrôle du trafic de stupéfiants dans la deuxième ville de France.
Treize jeunes membres présumés de la « DZ mafia » ont ainsi été interpellés il y a une semaine à Marseille, Rennes et dans les Alpes-de-Haute-Provence dans le cadre d’une enquête pour tentative de meurtre en Espagne. Dix d’entre eux ont été mis en examen samedi, selon le parquet de Marseille.
Ces arrestations sont intervenues quelques jours à peine après l’interpellation au Maroc de Félix Bingui, 33 ans, alias « le chat », le chef présumé du clan « Yoda », rival de la « DZ mafia » à Marseille.
La guerre de territoires pour le contrôle des juteux points de deal a ensanglanté Marseille comme jamais en 2023, avec 49 personnes tuées dans des narchomicides, dont quatre victimes collatérales.
« Ma feuille de route aujourd’hui, elle est claire : les stups, les stups, encore les stups », avait déclaré début mars Pierre-Edouard Colliex, nouveau préfet des Bouches-du-Rhône à l’occasion d’une de ces opérations « place nette » menées quasi quotidiennement par les forces de l’ordre dans les cités marseillaises. Lundi encore, une de ces opérations s’est déroulée dans la cité de La Castellane, l’une des plus importantes de Marseille, qui compte plusieurs points de deal.
Les magistrats marseillais avaient tiré la sonnette d’alarme début mars face à la puissance du narcotrafic.
« Nous sommes en train de perdre la guerre contre les trafiquants à Marseille », s’était inquiétée Isabelle Fort, responsable du service « criminalité organisée » du parquet de Marseille, devant la commission sénatoriale d’enquête dédiée à la lutte contre le trafic de drogues en France.