Élisabeth Borne brise le silence sur les rumeurs autour de sa séxualité

Entrevue 1

Invitée sur le plateau de l’émission C à vous ce mercredi 23 octobre, Élisabeth Borne, ancienne Première ministre, est revenue sur les épreuves qu’elle a traversées au cours de son mandat à Matignon. Présente pour promouvoir son livre Vingt mois à Matignon, elle a abordé des sujets sensibles tels que les rumeurs autour de sa sexualité et le sexisme persistant dans la sphère politique.

« Si j’avais été homosexuelle, je l’aurais dit »

Lors de l’entretien, l’animatrice Anne-Elisabeth Lemoine a soulevé la question des rumeurs qui avaient circulé à l’arrivée de Borne au poste de Première ministre. Dans son livre, l’ancienne cheffe du gouvernement soupçonne que ces rumeurs émanaient de son propre camp. Elle a expliqué que le fait d’être une femme à un poste de pouvoir atypique avait poussé certains à chercher à « pimenter » son image en insinuant qu’elle pouvait être homosexuelle. « Si j’avais été homosexuelle, je l’aurais tout simplement dit », a-t-elle déclaré avec fermeté, tout en exprimant son incompréhension face à cette situation absurde où démentir semblait renforcer les suspicions.

Élisabeth Borne a également dénoncé le sexisme dont elle a été victime tout au long de son parcours politique, une expérience partagée par de nombreuses femmes en politique, selon elle. « Nous avons fait voter des lois pour la parité, mais lorsqu’il s’agit d’accéder à des postes de pouvoir, comme celui de maire, 80 % des élus sont encore des hommes », a-t-elle souligné. Elle a aussi évoqué la manière dont les médias la traitaient différemment de ses homologues masculins, citant les comparaisons inexistantes entre elle et ses prédécesseurs masculins, certains étant restés en fonction moins longtemps qu’elle.

La pression sur sa vie privée

En plus des rumeurs, Borne a confié que sa vie privée avait été scrutée de manière invasive, ce qui a également affecté ses proches. Elle a particulièrement mentionné son compagnon, Patrice Obert, dont l’exposition médiatique avait été source de malaise, notamment lors de la publication de photos volées de leurs vacances à Saint-Tropez en 2023. « Cette situation n’a pas été facile pour lui », a-t-elle expliqué, regrettant cette intrusion dans son intimité.

Dans son ouvrage, Élisabeth Borne revient sur son expérience à la tête du gouvernement, marquée par des réformes difficiles, telles que celles des retraites et de l’immigration. Elle déplore la distinction toujours faite entre les Premiers ministres hommes et femmes, regrettant que les femmes soient encore perçues comme des exceptions dans ce rôle. Malgré ces difficultés, elle conclut en réaffirmant son engagement pour l’égalité et en dénonçant la persistance des « aléas » du sexisme en politique.

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