Élisabeth Borne annonce sa candidature à la direction de Renaissance

Entrevue 1

Dans un entretien accordé ce mercredi au Parisien, l’ancienne Première ministre Élisabeth Borne a officiellement annoncé sa candidature à la direction du parti Renaissance. Cette déclaration intervient dans un contexte politique marqué par une instabilité sans précédent à l’Assemblée nationale et un blocage institutionnel qui paralyse le gouvernement.

Élisabeth Borne, qui s’était faite discrète depuis la coupure estivale, est revenue sur la situation politique actuelle, soulignant les défis que le pays doit surmonter. « Le parti n’a pas vocation à être une écurie présidentielle. Il doit d’abord se concentrer sur la réflexion de fond et la mobilisation militante », a déclaré la députée du Calvados, en réponse aux spéculations sur le rôle futur de Renaissance dans l’arène politique française.

Un contexte politique explosif

L’ancienne cheffe du gouvernement a reconnu la complexité de la situation à l’Assemblée nationale, marquée par un éclatement sans précédent des forces politiques sous la Ve République. Elle a salué l’initiative du président de la République de rencontrer les chefs de groupes et de partis, estimant que cela permettrait au Nouveau Front populaire (NFP) de clarifier ses intentions concernant la formation d’un gouvernement, en particulier la place que pourrait occuper La France insoumise (LFI).

Élisabeth Borne a mis en garde contre les dangers d’une motion de censure qui pourrait être votée instantanément contre un gouvernement incluant LFI. Selon elle, l’heure est à la recherche de compromis, notamment au sein de la gauche de gouvernement, où certains responsables politiques commencent à comprendre la nécessité de faire des concessions pour surmonter l’impasse actuelle.

Une candidature pour rassembler

Borne, dans cet entretien, a également confirmé qu’elle est candidate au poste de secrétaire générale de Renaissance. Elle souhaite mettre son expérience au service du parti, avec une volonté de travailler de manière collégiale et de rassembler les différentes sensibilités politiques au sein de la formation. Elle a insisté sur l’importance de préserver l’unité de Renaissance, refusant d’en faire une simple « écurie présidentielle ».

En réponse aux rumeurs concernant une possible candidature de Gabriel Attal, actuel président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, elle a souligné l’importance de son rôle à l’Assemblée, laissant entendre que les deux postes seraient difficilement compatibles.

Le soutien de Gérald Darmanin ?

Au cours de l’interview, Élisabeth Borne a également évoqué ses relations avec d’autres figures importantes du parti, notamment Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et personnalité influente au sein de Renaissance. Elle a affirmé partager avec lui une vision commune sur la nécessité d’une approche collégiale pour diriger le parti. « Avec Gérald, on partage la même vision sur cette nécessité d’avoir une approche collégiale », a-t-elle déclaré, soulignant l’importance de l’unité et de la coopération au sein du parti.

Borne a également confirmé qu’elle participerait à la rentrée politique de Gérald Darmanin à Tourcoing, un événement qui symbolise leur collaboration étroite. « Je vous confirme que Gérald Darmanin m’a invitée à sa rentrée et que je compte y aller », a-t-elle ajouté, en évoquant la bonne ambiance qui y régnera.

Les enjeux de l’avenir

Interrogée sur les défis auxquels Renaissance devra faire face, notamment l’absence d’implantation locale après plusieurs défaites électorales, Borne a affirmé qu’il est crucial de redoubler d’efforts pour se reconnecter avec les Français, en particulier en vue des élections municipales. Elle a également évoqué la nécessité pour le parti de se concentrer sur des sujets de fond tels que la sécurité, le pouvoir d’achat et la qualité des services publics.

Concernant l’avenir du parti après le second quinquennat d’Emmanuel Macron, Élisabeth Borne a estimé que Renaissance devra redéfinir son rôle dans la vie politique française, en se détachant de la logique présidentielle qui a marqué ses débuts. Toutefois, elle a refusé de se prononcer sur une éventuelle primaire pour la désignation du candidat du parti à la présidentielle de 2027, ni d’indiquer si elle envisageait elle-même de se présenter.

Conclusion

La candidature d’Élisabeth Borne à la tête de Renaissance marque un tournant important pour le parti présidentiel, alors qu’il s’efforce de se réinventer dans un paysage politique de plus en plus fragmenté. Son expérience et sa volonté de rassembler, soutenue par des figures clés comme Gérald Darmanin, pourraient être des atouts décisifs pour un parti en quête de nouveaux repères, à l’aube de la fin de l’ère Macron.

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