Le gouvernement a décidé de reporter l’augmentation prévue du prix de l’électricité d’environ 1%, initialement fixée au 1er août. Cette décision, prise au nom de la stabilité pour les consommateurs, permet à Bercy d’éviter une nouvelle polémique sur les prix de l’énergie en pleine crise politique.
Selon la Commission de régulation de l’énergie (CRE), cette augmentation était liée à la revalorisation du tarif d’acheminement du courant. « Les évolutions prévues ne s’appliqueront pas au 1er août 2024 », a indiqué la CRE dans un communiqué. Si cette augmentation annuelle avait été appliquée, la facture de 22 millions de ménages et entreprises au tarif réglementé de l’électricité aurait augmenté d’environ 1%, soit environ 12 euros par an, selon les estimations de Bercy.
Une décision pour éviter une seconde hausse
En renonçant à cette évolution tarifaire, le gouvernement évite une seconde hausse après celle de février de presque 10%, qui faisait suite à la fin du bouclier tarifaire sur l’énergie. À cette époque, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire avait promis de ne pas augmenter davantage les taxes sur l’énergie pour le reste de l’année 2024.
Bruno Le Maire a récemment annoncé une baisse prévue des factures d’électricité de 10 à 15% en février 2025, en raison de la forte baisse des prix sur les marchés de gros. Cette promesse de baisse future a été une raison supplémentaire pour le gouvernement de ne pas augmenter les prix en août, afin d’éviter les fluctuations sur la facture des consommateurs.
Des investissements nécessaires
Le TURPE, le tarif d’utilisation des réseaux publics de distribution d’électricité, représente environ un tiers de la facture et rémunère les gestionnaires de réseau tels qu’Enedis et RTE. Bien que le gouvernement ait refusé la hausse initiale, il assure qu’il n’y aura pas de manque à gagner pour ces gestionnaires, leurs dépenses étant prévues sur une période tarifaire pluri-annuelle de quatre ans (2021-2025).
Le ministre de l’Économie a déclaré à l’AFP : « Conformément à mon engagement, les prix de l’électricité baisseront de 15% en février prochain. Je refuse toute augmentation des factures en août. Les consommateurs ont droit à la stabilité et à la visibilité des prix. »
Contexte politique et implications futures
Cette décision intervient dans un contexte politique tendu, alors que les prix de l’énergie ont été un sujet central des débats lors des élections européennes et législatives. La hausse du « prix repère du gaz » de 11,7% en juillet ajoute à cette pression.
Le gouvernement dispose désormais d’un délai de deux mois pour demander de nouvelles délibérations sur l’évolution du TURPE. Cette évolution devra être appliquée d’une manière ou d’une autre pour permettre à RTE et Enedis de financer les investissements nécessaires à la modernisation du réseau électrique et à son adaptation aux enjeux de décarbonation de l’énergie.
Hector M.