Les rues animées de Dakar ont résonné de concerts de klaxons, de drapeaux aux couleurs du Sénégal, de fumigènes et de cris de joie dimanche soir, alors que la victoire du candidat Bassirou Diomaye Faye à l’élection présidentielle était largement célébrée après la publication des premiers résultats. Ces résultats ont montré une avance confortable pour Faye sur son principal rival, Amadou Ba.
Dès le début de la soirée, les partisans de Faye ont afflué vers le quartier de Keur Gorgui, où réside Ousmane Sonko, chef de l’opposition et candidat empêché, pour y faire la fête jusqu’au petit matin.
Le lundi après-midi, Amadou Ba, candidat de la coalition au pouvoir et dauphin du président sortant Macky Sall, a appelé Bassirou Diomaye Faye pour le féliciter et lui offrir ses prières, selon le porte-parole du gouvernement. Bien que la veille, le camp présidentiel espérait encore accéder au second tour, certains membres du parti admettaient déjà la défaite implicitement. Macky Sall, bien qu’il ne se soit pas représenté, a également adressé ses félicitations au vainqueur, saluant « la victoire de la démocratie sénégalaise ».
« Nous assistons à la fin d’un cycle et au début d’une nouvelle ère pour tout le Sénégal, surtout pour sa jeunesse ! », s’est enthousiasmé Issa Diatta, un jeune Dakarois originaire de Casamance, qui a célébré la victoire de son champion jusque tard dans la nuit de dimanche. « L’écart est si grand que personne ne pourra contester cette élection. Nous avons remporté toutes les grandes villes du pays. C’est une immense satisfaction. »
Depuis plusieurs mois, le parti politique d’Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye s’est positionné comme une alternative aux dirigeants et aux « élites » en place depuis l’indépendance, critiquant leur corruption et leur manque de résultats.
« Cette victoire annonce une nouvelle configuration politique, avec l’émergence de nouvelles figures au pouvoir. Bassirou Diomaye Faye a souligné pendant la campagne son désir de rupture. Il est maintenant plongé dans le grand bain et sera jugé sur ses actes », souligne l’analyste Babacar Ndiaye, du think tank politique Wathi.