Édouard Philippe sur l’autoroute de l’Élysée ?
Au cœur de Paris, se déroule une scène politique captivante, orchestrée par l’ancien Premier ministre Édouard Philippe. Le mardi 7 mai dernier, dans un geste calculé, l’ex-locataire de Matignon a organisé un déjeuner stratégique, réunissant une quinzaine de députés de la majorité. Cette réunion, centrée sur la politique, affirmait ainsi que « ce n’est pas un gros mot ».
Ce déjeuner n’était pas simplement un rassemblement informel, mais plutôt le premier pas d’une démarche ambitieuse visant à redessiner l’échiquier politique français. Édouard Philippe, fin stratège, aspire à unir les courants de « la droite conservatrice » et de « la gauche mitterrandienne ». Une entreprise audacieuse qui nécessite de fédérer les élus, en commençant par ceux de la majorité, incluant Renaissance, le MoDem et son propre parti, Horizons.
La stratégie politique d’Édouard Philippe est saluée pour son caractère analytique et tactique. Il est décrit comme un bâtisseur d’alliances, capable d’éviter toute brusquerie dans ses manœuvres. Mais au-delà de ses compétences politiques, il reconnaît l’importance cruciale de l’image. Il cherche ainsi à se distancer de son étiquette précédente de Premier ministre d’Emmanuel Macron, se réinventant en vue de potentielles ambitions présidentielles pour 2027.
Pour façonner son destin présidentiel, Édouard Philippe s’appuie sur un réseau diversifié de grands élus et de hauts fonctionnaires, formant ce qu’il appelle sa « galaxie politique ». Réunis régulièrement au siège d’Horizons à Paris, la « Philippie », à la fois potache et studieuse, travaille méthodiquement à la construction de son chemin vers l’Élysée.
La montée en puissance de Philippe ne passe pas inaperçue. Après les élections législatives et présidentielles, il a réussi à faire élire une trentaine de députés, formant ainsi le groupe Horizons à l’Assemblée nationale. Des soutiens de taille d’Édouard Philippe occupent d’éminentes responsabilités dans le gouvernement de Gabriel Attal, à commencer par le ministre de l’Écologie, Christophe Béchu, qui est nul autre que le secrétaire général d’Horizons. Des personnalités politiques de premier plan, telles que Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, ont exprimé leur soutien pour une éventuelle candidature présidentielle de Philippe en 2027.
L’ancien Premier ministre a également rallié le soutien des élus locaux de droite à travers le pays. Des figures comme Christian Estrosi, maire de Nice, ont choisi de rejoindre Horizons, offrant une base solide pour les ambitions présidentielles de Philippe. D’autres maires, toujours membres des Républicains mais en désaccord avec la ligne politique jugée trop droitière d’Éric Ciotti, ont également exprimé leur confiance en Édouard Philippe comme une option viable pour la présidentielle de 2027.
Mais au-delà des alliances politiques, Philippe cherche à définir un électorat central, mobilisant les électeurs qu’il qualifie de « liquides ». Il aborde également des sujets d’actualité, comme les élections européennes et le Rassemblement national, tout en soulignant la nécessité d’un projet solide pour l’avenir.
Pour Édouard Philippe, l’enjeu majeur réside dans sa capacité à unir un spectre politique large tout en évitant d’être perçu comme le prolongement du macronisme. Sa stratégie vise à créer une dynamique nouvelle, redéfinissant les clivages traditionnels de la politique française. Et dans cette quête, Édouard Philippe avance avec confiance, détermination et une vision claire de son chemin vers l’Élysée.
Depuis son départ de Matignon pour reprendre sa mairie du Havre en juillet 2020, Édouard Philippe façonne discrètement son destin présidentiel, observant une popularité croissante. Son défi majeur réside dans sa capacité à rassembler les différentes tendances politiques, transcendant les clivages traditionnels. Sa stratégie d’alliance, symbolisée par la création du parti Horizons et le ralliement de personnalités politiques influentes, semble prometteuse. Toutefois conscient que les français préfèrent l’original à la copie, il devra éviter d’apparaître comme une sorte de Macron 2.0 tout en conservant son image de rassembleur. L’avenir déterminera s’il parviendra à faire l’alliance des rives et à réaliser ses ambitions présidentielles.