Edouard Philippe, ancien Premier ministre, se trouve à un carrefour crucial de sa carrière politique. Son entourage avait annoncé une accélération de ses activités après les élections européennes, mais la dissolution de l’Assemblée nationale a bouleversé son calendrier. L’idée de rupture avec l’exécutif est omniprésente, mais Philippe veut éviter un positionnement trop brutal, considéré par certains comme « trop sarkozyste ». Il insiste sur son indépendance et rappelle qu’il a commencé sa carrière politique bien avant Emmanuel Macron, qui l’a choisi comme Premier ministre.
Premières étapes d’émancipation
En juin, le parti d’Edouard Philippe, Horizons, se détache de la bannière commune « Ensemble » qui réunissait Renaissance, le Modem et Horizons lors des législatives de 2022. Les financements publics seront désormais directement versés à Horizons, assurant ainsi son autonomie financière. Thomas Mesnier, porte-parole du parti, souligne l’importance de cette démarche pour préparer la candidature de 2027. Des affiches et tracts aux couleurs d’Horizons, sans la présence d’Emmanuel Macron, marquent cette volonté d’indépendance.
Négociations et tensions
Les membres d’Horizons renégocient les termes de la coalition de 2022 et obtiennent plus de 80 circonscriptions, contre 58 précédemment. Cette augmentation reflète l’élargissement du parti et l’arrivée de nouveaux élus, notamment des maires. Cependant, cette démarche suscite des réactions mitigées au sein de la coalition. Marc Fesneau du Modem et François Patriat, un macroniste historique, expriment des réserves quant à cette stratégie jugée centrifuge plutôt que centripède.
Vision et défis
Edouard Philippe cherche à transformer la « majorité présidentielle » en une « majorité parlementaire » englobant à la fois la droite conservatrice et la gauche social-démocrate, moins connotée comme étant celle du président. Cette ambition suscite des doutes parmi ses partisans. Un parlementaire Horizons s’inquiète que cette approche ne soit qu’une réitération de stratégies passées et potentiellement dangereuse.
Un défi d’inspiration
Philippe doit transcender l’image du « candidat des gens raisonnables » et incarner une figure d’espoir pour être élu président de la République en 2027. Avec trente-six mois pour capter les aspirations des Français, il doit éviter de se limiter à des discours trop convenus. Le choix de ne pas se présenter pour un siège au Palais Bourbon pourrait le mettre en opposition avec des figures montantes comme Gabriel Attal et Gérald Darmanin.
Conclusion
L’avenir politique d’Edouard Philippe repose sur sa capacité à naviguer entre émancipation stratégique et fidélité à ses principes. Ses prochains mouvements seront déterminants pour son ambition présidentielle, alors que le paysage politique français continue d’évoluer.