Le premier round de négociations visant à former un nouveau gouvernement en Belgique, lancé le 10 juillet dernier, a échoué après deux mois d’efforts. Bart De Wever, chef du parti conservateur flamand N-VA, a renoncé à son mandat de négociateur en chef, remis par le roi Philippe, suite à l’impasse des discussions avec quatre autres partis belges.
Ce blocage intervient malgré l’accord initial entre cinq partis flamands et wallons pour former une coalition après les élections de juin. Le roi Philippe, chargé de suivre le processus, entamera de nouvelles consultations avec les présidents des cinq partis concernés dès ce vendredi, selon un communiqué du Palais royal.
Les négociations ont buté sur des divergences fiscales, notamment sur la question de la taxe sur les plus-values, soutenue par les socialistes flamands mais rejetée par les libéraux francophones. La Belgique, avec un déficit public atteignant 4,4 % du PIB, est sous le coup d’une procédure d’infraction aux règles budgétaires de la zone euro.
La coalition envisagée par la N-VA incluait le Mouvement réformateur (MR), le parti centriste Les Engagés, les chrétiens-démocrates (CD&V) et Vooruit, ex-Parti socialiste flamand. Ensemble, ces cinq partis détiennent 81 des 150 sièges à la Chambre des députés.
Si un autre négociateur, possiblement Bart De Wever, est désigné, les pourparlers pourraient s’étendre sur plusieurs semaines, un scénario fréquent en Belgique. Le pays a déjà battu des records d’instabilité, restant 541 jours sans gouvernement en 2010-2011. En 2020, il a fallu 493 jours pour former la coalition de sept partis dirigée par Alexander De Croo.
Les élections de juin 2023 ont marqué une victoire de la droite et du centre-droit, entraînant un réalignement inédit entre la Wallonie francophone et la Flandre néerlandophone. Ce basculement a fait perdre la majorité à la coalition sortante, largement soutenue par la gauche francophone, et a conduit à la gestion des affaires courantes par le Premier ministre sortant, Alexander De Croo, en attendant la formation d’un nouveau gouvernement.
La N-VA, qui prône une autonomie accrue pour les régions de Flandre et de Wallonie, a déjà participé au pouvoir entre 2014 et 2018, sans toutefois occuper le poste de Premier ministre. La situation actuelle pourrait se prolonger, alors que la Belgique continue d’être perçue comme un pays difficile à gouverner.