Dubaï, place forte de la musique classique

Entrevue 1

L’origine du projet

À Dubaï, les « Community concerts » ont été fondés il y a plus de 6 ans, afin de soutenir, promouvoir et inspirer les artistes locaux et internationaux, et leur offrir une plateforme pour faire briller des talents. Initialement donnés au showroom de la Maison des Pianos à Al Quoz, ces concerts étaient connus sous le nom des « Vendredis musicaux ». En 2022, ils ont été rebaptisés « Steinway Hall Dubaï community concerts », à la suite de la construction d’un lieu unique dédié aux événements de musique classique. Se produisant sur scène avec un piano à queue Steinway, les plus prestigieux pianistes, venus du monde entier, viennent ravir le public des Émirats arabes unis -le tout gratuitement-, jouant notamment Liszt, Chopin, Debussy, Mozart, Piazzolla, et bien d’autres … Mitsuru Yamakawa, tout droit venu du Japon, fait partie de ces pianistes venus enchanter la scène musicale dubaïote …

Entrevue 2

Mitsuru Yamakawa, un pianiste pétri de talent

Mitsuru Yamakawa est né à Sendai, au Japon. Après avoir obtenu son diplôme du Tokyo College of Music, il étudie à l’Université de musique Fryderyk Chopin de Varsovie, en Pologne, ainsi qu’à l’École Normale de Musique de Paris Alfred Cortot. Après avoir obtenu son Diplôme supérieur d’exécution, il poursuit ses études, passe sp, diplôme de Concertiste et obtient avec brio le diplôme « Aufbaustudium », avec mention, à l’École de Musique Friedrich Guida de Vienne, en Autriche.

Des professeurs inspirants

Mitsuru Yamakawa a étudié le piano avec plusieurs professeurs émérites venus des quatre coins du monde : les Japonais Yoshikazu Jumei et Hironao Suzuki, les Polonais Ramiro Sanjines et Jerzy Romaniuk, les Français Guigla

Katsarava et Michael Wladkowski, ainsi que le Belge et Autrichien Philippe Raskin. Aujourd’hui, Mitsuru joue partout dans le monde et donne des récitals au Japon, en France, en Italie, en Pologne, en Autriche ou encore en Croatie, dans des salles prestigieuses dont la liste est vertigineuse: Miyagino Cultural Center Patona Hall, Sendai Silver Center Exchange Hall, The Tokyo College of Music 100″‘ Anniversary Hall (Japon), Salle Cortot, Kawai France Showroom, Jean Jacques-Henner National Museum (France), Tadinia Academy Concert Hall, Basilica Santa Maria in Valvendra (Italie), Paderewski Music School Concert Hall (Pologne), Ehlber Saal (Autriche), Jakova Gotovca Concert Hall, Josip Hatze Music School Concert Hall (Croatie), etc.

Rencontre avec Mitsuru Yamakawa

Entrevue 3

Le pianiste japonais nous raconte son expérience aux Émirats arabes unis: « J’ai rencontré Alexander Tchobanov en 2021 au Festival de piano de Tarnéw en Pologne. Là-bas, nous sommes devenus amis et nous nous respectons mutuellement. Puis, quand j’ai terminé mes études, il m’a proposé cette opportunité, parce qu’il aimait ma performance et qu’il sentait que je pouvais jouer au Steinway & Sons Dubaï. Il m’a donné une chance en tant que musicien. J’ai ressenti le grand potentiel musical des Émirats arabes unis. Parce que j’ai entendu beaucoup de bonnes musiques à la British School Al Khubairat. Ils ont une véritable oreille musicale. Les Émirats font partie de l’Asie, et j’ai constaté qu’il y avait ici une vraie mentalité asiatique : travailler sérieusement et viser la perfection. Les Émirats tendent clairement vers cela, avec de bons professeurs d’école de musique, de vraies opportunités de concerts prestigieux, et une bonne compétitivité, qui tire tout le monde vers le haut. Malheureusement, les Émirats n’ont pas encore d’orchestre national, mais je pense que le jour où ce sera le cas, la musique classique deviendra vraiment populaire. J’en suis convaincu, les Émirats arabes unis deviendront très bientôt l’un des meilleurs pays du monde et une place forte de la musique classique »

Et qu’en est-il de la musique classique au Japon ?

« La grande différence entre l’Europe et le Japon, c’est que les Européens, et notamment la France, s’intéressent davantage à la musique classique. Quand j’étais en France, je jouais des morceaux pas forcément connus de compositeurs tels que Scarlatti, Haydn, Mendelssohn Brahms, Prokofiev même Ligeti, Messiaen, et ça plaisait au public ! Les gens étaient heureux d’écouter de la musique et de découvrir de nouveaux morceaux. En revanche, au Japon, si vous ne jouez pas des œuvres populaires, les gens ne viennent pas aux concerts ! La culture musicale au Japon est encore limitée. Les Japonais ne vont pas souvent aux concerts, surtout les jeunes. Ils étudient la musique, certes, mais découvrir des morceaux ou des musiciens peu connus ne les intéresse pas. C’est un gros problème, et l’Europe n’a pas ce problème-là. Le public européen aime la musique classique et se rend à des concerts même si les œuvres jouées même ne sont pas célèbres… Je suis rentré au Japon il y a seulement 11 mois, et je ressens déjà une grande différence par rapport à l’Europe et mêmes les Émirats, qui me semblent plus ouverts qu’au Japon. Mon défi pour mon pays est de changer cela. »

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Journaliste, chroniqueur et producteur, Radouan Kourak est un passionné d’histoire et de politique. Il se distingue par son goût pour l’analyse, le débat, le pluralisme et la confrontation d’idées. Repéré par Cyril Hanouna, il est un habitué des plateaux de C8 et CNews, où il intervient avec conviction et réflexion. Il apporte dans les médias, une perspective unique nourrie par sa passion pour la France et son souci de rigueur.

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