Dry January : une tendance en pleine croissance qui inquiète les viticulteurs français

Entrevue 1

De plus en plus de Français adoptent le « Dry January », une pratique qui consiste à ne pas consommer d’alcool durant le mois de janvier. Si cette initiative, née au Royaume-Uni, rencontre un succès croissant et profite à la santé publique, elle bouleverse le secteur viticole, déjà fragilisé par une baisse globale de la consommation de vin et des contraintes économiques.

Chaque année, le « Dry January » gagne de nouveaux adeptes en France. Cette pratique, initialement pensée pour promouvoir une pause après les excès des fêtes de fin d’année, a trouvé un écho particulier chez les Millennials (nés dans les années 1980 et 1990), sensibles aux préoccupations de santé et d’équilibre de vie. Selon l’ISWR, la France a enregistré une augmentation de 25 % des consommateurs de boissons sans alcool en 2022, la plus forte progression parmi les pays occidentaux.

Cette évolution reflète un changement d’habitudes qui s’inscrit dans un contexte de prise de conscience collective des méfaits de l’alcool. En France, l’alcool est à l’origine de 49 000 décès par an et représente un enjeu majeur de santé publique.

Pour les viticulteurs, cette tendance arrive à un moment délicat. La consommation de vin, déjà en recul depuis plusieurs années, subit désormais l’impact direct du « Dry January ». Dans l’Hérault, les ventes de vin ont chuté de 10 % en janvier dernier, une baisse attribuée en partie à ce phénomène. Face à cette mutation des habitudes, certains viticulteurs se tournent vers le vin sans alcool, malgré leurs réserves.

Si certains espèrent que le « Dry January » n’est qu’une mode passagère, d’autres reconnaissent qu’il marque un tournant dans les habitudes de consommation. Pour les viticulteurs, la question n’est pas seulement de s’adapter à cette tendance, mais aussi de trouver un équilibre entre la préservation de leur savoir-faire et l’évolution des attentes des consommateurs. Le défi sera de maintenir la richesse culturelle et économique du secteur viticole tout en s’ouvrant à de nouvelles opportunités, comme celle des boissons sans alcool. Le « Dry January » pourrait ainsi devenir un levier pour repenser une filière qui, tout en restant fidèle à ses racines, devra se tourner vers l’avenir.

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