Invitée sur le plateau de C à Vous sur France 5, la mère d’une victime membre de l’équipe de tournage, s’est confié sur les détails du rapport d’enquête rendu sur la collision entre deux hélicoptères lors du tournage de Dropped, en Argentine. Des détails accablant la production.
Des manquements à la sécurité, des erreurs de pilotage, une séquence mal préparée… Neuf mois après l’accident d’hélicoptères ayant coûté la vie à dix personnes sur le tournage de Dropped, le rapport d’enquête a été rendu public par le JIAAC argentin. Les proches des victimes ont été convié à une réunion d’informations du BEA, l’équivalent français, pour prendre connaissances des conclusions.
L’équipe de C à vous, sur France 5, a invité hier Bénédicte Mei, la mère de Lucie, membre de l’équipe de tournage de Dropped, décédée dans l’accident, pour revenir sur les détails de cette réunion : « Nous avons appris que les hélicoptères étaient en parfait état de marche, que les pilotes étaient en règle. En revanche, le rapport pointe une certaine désorganisation sur le tournage lui-même. Ça s’est décidé au dernier moment puisque la veille ils ont demandé un deuxième hélicoptère pour faire ce vol qui devait durer 4 minutes et dont l’objectif était de filmer l’autre hélicoptère dans lequel il y avait les candidats.«
Ce rapport vient donc éclairer les nombreuses questions autour du crash qui a coûté la vie aux sportifs Florence Arthaud, Camille Muffat et Alexis Vastine, notamment définir s’il s’agissait d’un accident de transport ou un accident de tournage.
Répondant aux questions du chroniqueur Patrick Cohen, Bénédicte Mei continue de dévoiler le contenu du rapport : « Le vol devait se produire en début d’après-midi, il a été reporté de plus de deux heures parce qu’il y avait des nuages dans le ciel et que ça gênait les prises de vue. Il faut savoir qu’en Argentine, à cette époque-là, le soleil se couche à 18h30 et qu’à 19h, il fait nuit noire. Après ce filmage des candidats, ils devaient encore déposer les candidats dans la zone Dropped et ramener les hélicoptères avant qu’il fasse nuit ».
La mère de la victime dévoile : « une certaine précipitation » avant de confier les conclusions accablantes du dossier rendu par le JIAAC argentin : « Nous avons demandé s’il y avait un plan de vol. En Argentine, ils nous ont sorti un papier avec juste deux traits, un rouge, un bleu. Un dessin d’enfant », confie-t-elle, « Il y avait quand même plusieurs difficultés qui sont la basse altitude, qui requiert beaucoup d’attention des pilotes, et le fait que dans un des hélicoptères, il y avait un caméraman debout, la porte grande ouverte, pour pouvoir filmer. Ça génère beaucoup de bruit, beaucoup de distraction ».
Pire, Bénédicte Mei informe que « le vol n’était pas du tout préparé » : « Ils se sont dit : ‘ça dure quatre minutes, on sait le faire, on va le faire’. Les deux pilotes n’avaient jamais volé ensemble, n’avaient jamais volé en formation… Ils ont conclu à une impréparation du vol.«
Le plateau de C à vous revient également sur une information grave : un accident similaire s’est produit la semaine précédente en Argentine sur le même tournage : « Ca a été raconté par plusieurs membres de l’équipe. Un hélicoptère a eu un problème pour atterrir. Il avait failli se crasher donc il était reparti. A l’issue de ça, ils avaient décidé d’être plus vigilants, c’est la raison pour laquelle ils avaient embauché un pilote qui avait 6.600 heures de vol. Il ne suffit pas d’avoir un pilote expérimenté. Dans le rapport, vous voyez qu’ils étaient beaucoup trop près l’un de l’autre, c’était un vol trop rapide, la vision était complètement entamée, donc ils n’ont même pas pu avoir des situations d’évitement. (…) Ils ne se sont même pas vus se rentrer l’un dans l’autre. »
Bénédicte Mei, qui s’est portée partie civile avec les autres proches des victimes du crash, attend aujourd’hui les résultats de l’enquête pénale qui déterminera les responsabilités des différents protagonistes.
Entrevue vous propose de découvrir le témoignage accablant de la mère de la victime.
