Il y a urgence. Moins de 8 mois après le début de saison, qui a vu arriver un nouveau diffuseur (DAZN), le football français est loin d’être sorti d’affaire. Après des débuts chaotiques, la chaîne de contenus sportifs, propriété du milliardaire Len Blavatnik, fait pression pour réviser le montant des droits TV.
Avec déjà pas mal de clubs à l’agonie financièrement, le football français peut-il se permettre de voir ses revenus issus des droits TV fondre encore plus ? D’un côté, le diffuseur peut-il continuer à payer 400M€ par an alors que les fans de football ont fui vers l’IPTV et son catalogue de contenus gigantesque ?
DAZN paye son arrivée tardive sur le marché, DAZN paye le fait d’avoir proposé d’entrée des prix exorbitants pour un catalogue de chaînes minimal, DAZN paye son manque de notoriété en France, DAZN paye le fait que les seniors, public le plus nombreux devant la télé, n’aient pas le réflexe de s’abonner à ce type de chaine en streaming… DAZN aurait dû le savoir.
Mais DAZN paye aussi le fait que le football français ne tourne pas rond. Après les départs de Neymar, Messi et Mbappé de Ligue 1, les stars se font rares. Et si l’Olympique de Marseille monte comme une fusée en attendant une potentielle officialisation de cession qui devrait faire passer le club dans la cour des grands, le championnat reste à sens unique.
Face à cette situation, DAZN a donc lancé les hostilités : objectif, renégocier le contrat ou partir. La LFP n’a pas 36 solutions. Créer sa propre chaîne Ligue 1 ? C’en était une l’été dernier, avec tous ses défauts et ses risques. Renvoyer DAZN et relancer un appel d’offres à la baisse ? Des clubs pourraient y laisser des plumes déjà plus très nombreuses…
La LFP a donc envoyé un mail ce mardi en interne afin de convoquer un CA extraordinaire ce mercredi. Il s’agit d’informer les clubs de la situation alarmante. Et donc, du bras de fer engagé par DAZN.
« La presse s’est déjà faite l’écho d’un certain nombre de rumeurs et la situation est malheureusement urgente« , peut-on lire dans ce mail.