Draft NBA : du jamais vu pour le basket français !

27 juin, 2024 / Thibaud Vézirian

Nuit historique. Aucun pays étranger n’avait jamais obtenu une telle moisson en terres américaines. Deux français aux deux premières places de la draft, cette nuit, à New York. Quatre français aux 20 premières places. Lors de la sélection des meilleurs jeunes joueurs amenés à évoluer dans le plus grand championnat de basket, Zaccharie Risacher succède à Victor Wembanyama en premier choix.

Quelle sensation. Zaccharie Risacher et Alexandre Sarr peuvent être fiers. Les deux français viennent d’être sélectionnés aux deux premières places de la célèbre draft NBA. La loterie qui permet de distribuer dans les équipes NBA les meilleurs jeunes joueurs du monde entier.

Zaccharie Risacher s’y attendait. Le fils de l’ex-international Stéphane Risacher avait réalisé de bons tests du côté d’Atlanta. Les Hawks sont donc sa prochaine destination. De la JL Bourg à Atlanta, un monde d’écart. Mais cet ailier de 2m07, 19 ans, est prêt pour le grand saut.

« Entendre son nom, réagir à la bonne nouvelle avec ses proches, sa famille est quelque chose que je n’oublierai jamais. Tu vois les caméras venir, ton coeur bat à 200 à l’heure, et quand tu entends ton nom et que tu tombes dans les bras de ta famille, tu ne réalises pas tout de suite. Tu commences à réaliser en montant sur l’estrade. En serrant la main d’Adam Silver, je me suis dit que c’était bon, qu’il n’y avait pas de retour en arrière et que j’étais vraiment un joueur NBA. »

Quelques minutes plus tard, après cette première émotion, son ami Alexandre Sarr est sélectionné en deuxième position par les Wizards de Washington. Où il rejoindra un autre français d’avenir, Bilal Coulibaly. Le pivot de 2,16 m a lui aussi 19 ans. Mais il évoluait déjà à l’étranger, à Perth en Australie. Particularité, son frère, Olivier, évolue déjà en NBA, à Oklahoma City.

Les premiers mots d’Alexandre Sarr après cette grande récompense : « J’ai été drafté, bien sûr, mais je ne le prends pas pour acquis. Je suis tout simplement excité à l’idée de rejoindre cette équipe. Je les ai beaucoup regardés la saison dernière. Je pense que je peux avoir un impact sur le jeu de cette équipe, et j’ai hâte d’ajouter mon savoir-faire à cet effectif. »

Si ces deux premières places à la draft sont tout simplement historiques, aucun pays en dehors des Etats-Unis, n’avait jamais réalisé un tel doublé, la nuit n’était absolument pas finie pour le camp français.

Première, deuxième et sixième placeTidjane Salaün est la surprise du chef. Attendu un peu plus loin dans la sélection, le frère de l’internationale Janelle Salaün, a été drafté par les Charlotte Hornets. Le joueur de 2m06, 18 ans, formé à Orly en région parisienne, évoluait à Cholet depuis deux saisons. « Je ne vais pas vous mentir mais je tremble encore un peu. Le fait d’entendre son nom et de serrer la main du commissioner Adam Silver, c’est incroyable. » Bonne taille, qualités athlétiques et bon tir, ce choix s’annonce particulièrement séduisant pour les Hornets.

Toutes ces émotions valaient bien un tweet à 2h20 du matin du sans doute futur meilleur joueur de la planète : Victor Wembanyama, sélectionné en première position par les Spurs l’an dernier.

Alors que la draft se déroule pour la première fois en deux nuits, la première hier, la seconde à partir de 22h jeudi, les Français ont eu l’heureuse surprise de voir un quatrième joueur sélectionné ! Par la franchise mythique des Knicks de New York. Drafté au 25e choix, Pacôme Dadiet, 2 mètres, 18 ans, était pourtant attendu bien plus loin. La magie de la draft pour ce joueur parti terminer sa formation en Ulm.

« J’ai quitté la France à 17 ans et j’ai passé les deux dernières années en Allemagne et je sentais que c’était un risque. J’ai cru en moi, j’ai beaucoup travaillé et je suis resté confiant. » À voir comment cet ailier trouvera des minutes de jeu chez les Knicks, déjà très pourvu à ce poste-là. Notamment avec le nouveau venu Mikal Bridges et OG Anunoby, prolongé.

Jeudi soir, pour la seconde partie de la draft, la France pourrait bien battre son record du plus grand nombre de Bleus sélectionnés une même année : Melvin Ajinça, Mohamed Diarra, Lucas Dufeal et Armel Traoré sont en lice pour faire mieux que cinq sélectionnés.