Donald Trump, entre défense des valeurs familiales et ambiguïté sur l’avortement
Le candidat républicain à la présidence des États-Unis et ex-président, Donald Trump, cherche à renforcer sa base électorale en se positionnant comme un ardent défenseur des valeurs familiales traditionnelles, alors même qu’il navigue dans une controverse sur sa position fluctuante concernant le droit à l’avortement.
Le milliardaire, qui se prépare à un discours lors du rassemblement annuel des « Mères pour la liberté » à Washington, doit répondre aux attentes de cette association conservatrice influente, fondée en 2021, qui milite pour les droits parentaux et se place en première ligne des « guerres culturelles » américaines. L’organisation s’oppose notamment à l’enseignement des questions d’identité de genre et d’orientation sexuelle dans les écoles.
Donald Trump ne manque pas de rappeler qu’il a joué un rôle crucial dans l’annulation, en juin 2022, de la garantie constitutionnelle du droit à l’avortement, grâce à la nomination de trois juges conservateurs à la Cour suprême. Pourtant, face à la pression des démocrates et au soutien majoritaire du public pour le droit à l’avortement, il tente aujourd’hui de se présenter sous un jour plus conciliant en matière de « droits reproductifs ».
« Mon administration sera formidable pour les femmes et leurs droits reproductifs », a-t-il affirmé récemment sur son réseau social, Truth Social. En particulier, il s’est prononcé en faveur du remboursement des fécondations in vitro (FIV) pour les couples américains, soulignant l’importance pour le pays d’augmenter son taux de natalité.
Cette position intervient alors que la FIV devient un sujet sensible et politisé à l’approche de l’élection présidentielle du 5 novembre. De plus, Trump a critiqué le délai de six semaines pour avorter en Floride, l’État où il réside, le jugeant « trop court ». Cette question sera soumise à référendum en Floride et dans plusieurs autres États clés lors du jour de l’élection.
La vice-présidente et candidate démocrate, Kamala Harris, ne cesse de critiquer les changements de position de Trump sur cette question cruciale, tandis que les conservateurs lui reprochent de ne pas aller assez loin, l’accusant même de trahir le mouvement anti-avortement.
« La majorité des Américains soutiennent l’accès à l’avortement, à la FIV et à la contraception. Trump semble enfin l’avoir compris, et il fera tout pour détourner l’attention de son bilan désastreux sur ce sujet », a déclaré Mini Timmaraju, présidente de l’association Reproductive Freedom for All, lors d’une récente conférence de campagne.
Cette situation délicate place Donald Trump dans une position de funambule, tentant de satisfaire à la fois sa base conservatrice et un électorat plus large, favorable aux droits reproductifs, sans pour autant prendre une position tranchée sur une interdiction nationale de l’avortement. Il continue ainsi d’affirmer que la décision en la matière devrait revenir aux États, cherchant à apaiser les tensions au sein de son propre camp.