Depuis plusieurs mois, Dominique de Villepin, ancien Premier ministre de Jacques Chirac, est devenu une figure populaire à gauche. Invité ce dimanche 15 septembre à la Fête de l’Humanité, il participera à un grand entretien animé par des journalistes du quotidien.
Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, est à l’origine de cette invitation. « Il incarne une voix forte pour la France sur la scène internationale. Nous partageons des positions communes, notamment sur le Moyen-Orient », explique-t-il.
Les récentes prises de position de Dominique de Villepin ont séduit la gauche. Lors des élections législatives, il avait appelé à voter contre l’extrême droite, encourageant même à soutenir les candidats de gauche en cas de duel. Il a critiqué le choix d’Emmanuel Macron de nommer Michel Barnier à Matignon, estimant que le résultat des urnes aurait dû conduire à la nomination d’un Premier ministre issu de la majorité parlementaire.
Son engagement en faveur de la reconnaissance de l’État palestinien a renforcé sa popularité auprès de la gauche. Des députés de La France insoumise, comme Hadrien Clouet, louent sa vision des institutions et du rôle de la France à l’ONU. Jean-Luc Mélenchon le considérerait même comme « quelqu’un de sensé ».
Cependant, certains rappellent son passé gouvernemental. « Je suis d’accord avec ses positions sur l’international, mais il se donne le beau rôle à peu de frais », nuance David Cormand, eurodéputé écologiste. Ian Brossat du PCF se souvient des manifestations contre le Contrat première embauche (CPE) initié par de Villepin, tout en reconnaissant l’intérêt de ses positions actuelles.
Dominique de Villepin, toujours en marge du discours dominant, semble aujourd’hui incarner une alternative pour une partie de la gauche sur les questions internationales. Sa présence à la Fête de l’Humanité témoigne de cette nouvelle dynamique sur l’échiquier politique français.