Le comité de soutien à Boualem Sansal organise ce mardi une manifestation à Paris pour exiger la libération de l’écrivain franco-algérien, emprisonné à Alger depuis le 16 novembre 2024. Alors que le parquet a requis dix ans de prison ferme à son encontre, les soutiens dénoncent une « condamnation à mort » déguisée et une instrumentalisation politique d’un intellectuel malade, âgé de 80 ans.
Le rassemblement, organisé à l’appel de figures du monde politique, juridique et culturel, partira à 18h de la place du Panthéon. Parmi les signataires de l’appel publié par La Tribune Dimanche figurent l’ancienne membre du Conseil constitutionnel Noëlle Lenoir, l’ancien ministre Jean-Michel Blanquer, les écrivains Alexandre Jardin ou Georges-Marc Benamou, mais aussi plusieurs ONG de défense des droits humains.
Selon le parquet algérien, Boualem Sansal aurait tenu en octobre des propos constituant une « atteinte à l’intégrité du territoire national » dans une interview accordée au média français Frontières. Il y aurait exprimé une vision critique de l’histoire frontalière entre le Maroc et l’Algérie, une position considérée comme explosive par Alger.
« Il est devenu, bien malgré lui, l’otage de cette relation tourmentée entre Paris et Alger », déplorent les organisateurs, qui dénoncent « l’inefficacité des méthodes diplomatiques discrètes » adoptées jusqu’ici par l’Élysée. Emmanuel Macron s’est contenté d’appeler à une « issue rapide » et d’en appeler « à la responsabilité du président algérien ».
Le jugement doit être rendu ce mercredi 27 mars par le tribunal correctionnel de Dar El Beida. D’ici là, les soutiens de l’écrivain veulent hausser le ton. D’autant plus que Boualem Sansal est atteint d’un cancer, et que sa détention prolongée, dans des conditions très dures, met en péril sa santé. « À 80 ans, dix ans de prison, c’est une condamnation à mort. C’est à la France de dire que ça suffit », conclut le comité.
