Dix ans après l’attentat de l’Hyper Cacher : une commémoration entre mémoire et difficultés à témoigner

Entrevue 1

Le 9 janvier 2015, la France était frappée par l’attentat de l’Hyper Cacher, une prise d’otages menée par le djihadiste Amedy Coulibaly, qui revendiquait son acte au nom de l’État islamique. L’attaque, qui avait duré près de quatre heures, avait causé la mort de quatre personnes : Yohan Cohen, Yoav Hattab, Philippe Braham et François-Michel Saada, avant que le terroriste ne soit abattu par les forces d’intervention. Cet événement tragique s’inscrivait dans une série d’attaques meurtrières, qui avaient également touché Charlie Hebdo et Montrouge, marquant profondément la société française.

Dix ans après, les commémorations se déroulent avec solennité. Ce jeudi, une cérémonie organisée par le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) a eu lieu devant l’enseigne de la porte de Vincennes, en présence de personnalités politiques comme Gérald Darmanin, Anne Hidalgo et Valérie Pécresse. Au cours de cette journée, dix bougies ont été allumées pour rendre hommage non seulement aux victimes des attaques de janvier 2015, mais aussi à d’autres cibles du terrorisme et de l’antisémitisme en France et dans le monde, notamment les otages des attaques du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.

Noémie Sitbon, survivante de l’attaque, a témoigné sur RTL de la difficulté croissante à évoquer cet attentat, notamment depuis les événements récents au Proche-Orient. Selon elle, « c’est devenu beaucoup plus compliqué » de parler de ce drame, qui fait partie de « cette partie du judaïsme qu’on essaye parfois de cacher, notamment dans le milieu professionnel ». Ses propos mettent en lumière le poids persistant des traumatismes et le contexte sensible dans lequel ces mémoires s’inscrivent aujourd’hui.

La journée d’hommage s’est conclue par une soirée-débat à la Mutualité de Paris, organisée par le Crif et Charlie Hebdo sous le thème « Nous sommes la République ». Parmi les intervenants, des personnalités comme l’avocat Richard Malka et l’essayiste Caroline Fourest ont pris la parole, soulignant la nécessité de défendre les valeurs de liberté, de tolérance et d’unité face à la menace terroriste.

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