Dissolution de l’Assemblée : Les conseillers de Macron au cœur de la tempête

23 juin, 2024 / Entrevue

Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, ses conseillers les plus proches font face à une vague de critiques, accusés d’avoir influencé cette décision controversée.

Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a vivement critiqué l’entourage présidentiel, les comparant à des « cloportes » difficiles à éliminer des institutions de la République. Il a conseillé de ne pas les écouter et de prendre des décisions en conscience, exprimant ainsi son désaccord avec la dissolution.

Les principaux visés sont Bruno Roger-Petit, conseiller mémoire du président, et Pierre Charon, ancien sarkozyste et proche du pouvoir, tous deux influents dans les coulisses de l’Élysée. L’ancien Premier ministre Édouard Philippe a également souligné la nécessité de se méfier des conseillers, accusant l’entourage présidentiel de manipulations.

La dissolution, qui entraîne des législatives anticipées, alimente les spéculations sur l’avenir politique de Macron et les ambitions de ses conseillers pour 2027. Bien que le président n’ait officiellement retiré sa confiance à aucun conseiller, son entourage est en pleine tourmente.

Gaspard Gantzer, ancien conseiller de François Hollande, a expliqué que certains conseillers parviennent à établir une relation psychologique étroite avec le président, influençant ainsi ses décisions. Ces conseillers politiques, plus libres que les conseillers techniques, peuvent proposer des idées audacieuses pour marquer l’histoire, mais aussi flatter leur ego en surenchérissant.

Pierre Charon a revendiqué l’idée de la dissolution dans Le Monde, soulignant qu’il s’agissait d’une œuvre collective nécessitant une approche « gaullienne ». Les conseillers, cherchant à impressionner le président, peuvent jouer un rôle crucial dans ses décisions, mais au final, c’est Macron seul qui décide et assume ses choix.

Le champ des consultations du président s’est réduit au fil des années, isolant Macron et augmentant l’influence de ses conseillers proches. Cependant, selon un ancien conseiller, bien que les avis soient sollicités, la décision finale appartient toujours au président. Macron, fidèle à l’adage de Mitterrand selon lequel « les conseillers n’existent pas », assume seul la responsabilité de ses décisions.

Malgré les critiques, Macron a consulté de nombreuses personnes avant de décider la dissolution, montrant que, même isolé, il reste le seul maître de ses choix, capable de prendre des décisions risquées sans influence extérieure déterminante.