Après plus de deux décennies à la tête de Dijon, François Rebsamen, 73 ans, a annoncé ce lundi 18 novembre 2024 qu’il quittera son poste de maire lors du prochain conseil municipal. Une décision qu’il qualifie de « longuement réfléchie, responsable et assumée » afin de « faire respirer la démocratie » et de permettre à « de nouveaux talents de s’exprimer ».
Dans une interview accordée au Bien Public, l’élu socialiste a précisé qu’il proposera la candidature de Nathalie Koenders, sa première adjointe, pour lui succéder. « Je suis fier de transmettre mon fauteuil à Nathalie, qui deviendra la première femme maire de Dijon. Elle continuera ce que nous avons construit ensemble tout en apportant sa propre touche », a-t-il déclaré.
Une transition anticipée, freinée par la pandémie
François Rebsamen avait déjà envisagé de quitter son poste en 2020, après avoir affirmé qu’il ne briguerait pas un quatrième mandat. Toutefois, la crise de la Covid-19 l’a poussé à prolonger sa mission pour garantir la continuité des actions municipales. Aujourd’hui, il estime que le moment est venu pour lui de transmettre les rênes.
Cette décision n’a pas manqué de faire réagir l’opposition municipale. Emmanuel Bichot, président du groupe Agir pour Dijon, a dénoncé une « ultime manœuvre » pour consolider une majorité en difficulté et a qualifié cette transition de « détournement de la démocratie ». Il a notamment critiqué l’absence de légitimité populaire pour Nathalie Koenders, estimant qu’elle restera sous l’influence de François Rebsamen.
Une carrière politique marquée par la fidélité à Dijon
Élu maire pour la première fois en 2001, François Rebsamen a piloté de nombreux projets transformateurs pour la ville, notamment la mise en place du tramway. Il a également occupé des fonctions nationales, comme ministre du Travail de 2014 à 2015 sous François Hollande, avant de revenir à Dijon après le décès d’Alain Millot.
En 2018, il avait pris un recul temporaire après avoir révélé être atteint d’un cancer, avant de reprendre ses fonctions. Aujourd’hui, François Rebsamen assure que son départ de la mairie n’est pas lié à des problèmes de santé : « Je suis en pleine forme et prêt à me consacrer pleinement à la présidence de la Métropole de Dijon », a-t-il précisé.
Une transmission assumée : Nathalie Koenders, prête à relever le défi
Rebsamen a insisté sur la dimension démocratique de son choix. « Je ne suis pas contraint. C’est une décision mûrie, pour transmettre à une nouvelle génération que j’ai préparée. Ces hommes et femmes pourront désormais exercer leurs responsabilités avec une sensibilité nouvelle », a-t-il souligné.
En parallèle, François Rebsamen continuera de siéger comme simple conseiller municipal tout en renforçant son implication à la Métropole. « J’ai des projets de mobilité ambitieux pour la Métropole, notamment des études sur le développement des transports, qui me tiennent à cœur », a-t-il expliqué.
Lundi prochain, le conseil municipal votera pour désigner Nathalie Koenders comme nouvelle maire de Dijon. À 46 ans, elle devra assurer la continuité de l’action municipale tout en imprimant sa propre vision pour les années à venir. Une passation historique pour la ville, qui voit une page se tourner après 23 ans de leadership de François Rebsamen.
La prochaine étape s’annonce cruciale pour l’équipe municipale, avec des défis majeurs à relever et une opposition prête à en découdre à l’approche des prochaines élections. Quant à François Rebsamen, il restera une figure incontournable du paysage politique dijonnais, même depuis l’ombre de la Métropole.