Didier Migaud favorable à un nouveau dispositif pour combattre le narcotrafic

05 novembre, 2024 / Entrevue

Le ministre de la Justice, Didier Migaud, s’est exprimé ce mardi 5 novembre sur franceinfo, affirmant son soutien à la création d’un parquet national anticriminalité organisée (Pnaco). Selon lui, un tel dispositif pourrait constituer une réponse efficace face à l’ampleur du narcotrafic en France, une menace qu’il qualifie de « gravissime ». Ce projet, initié par son prédécesseur Éric Dupond-Moretti, vise à structurer davantage la lutte contre les trafics de drogue, qui entraînent une hausse de la violence dans les quartiers français.

Le ministre a insisté sur l’importance pour l’État de mener une lutte « énergique, forte et efficace » contre ce fléau, en réponse à l’augmentation des méthodes violentes, inspirées des cartels sud-américains. En accord avec son collègue de l’Intérieur, Bruno Retailleau, Didier Migaud prône une fermeté intransigeante pour contrer ce phénomène de « mexicanisation » des violences.

Pour Didier Migaud, l’instauration d’une loi spécifique est cruciale pour renforcer le dispositif législatif existant. Celle-ci permettrait de traiter des aspects sensibles comme le statut de repenti ou les procédures spécifiques en matière de criminalité organisée. Une telle initiative devrait être débattue au Parlement, où une commission d’enquête sénatoriale avait déjà formulé, en mai dernier, 35 propositions pour lutter contre le trafic de drogue.

Concernant les déclarations du député Karl Olive, qui préconise l’envoi de l’armée dans les quartiers sensibles, Didier Migaud considère cette option comme une solution temporaire. « Une fois l’armée partie, que se passe-t-il ensuite ? » s’interroge-t-il, insistant sur la nécessité d’une coordination renforcée entre les différents acteurs impliqués, en alliant des actions directes, comme celle de l’armée, à un travail de fond centré sur le renseignement.

Enfin, au sujet de la légalisation du cannabis, Didier Migaud a précisé qu’il n’y est pas favorable à titre personnel, craignant que celle-ci n’encourage le passage à des drogues plus dures. Il a précisé que la légalisation ne figure pas dans les priorités de l’actuel gouvernement.