Didier Ludot, pionnier de la haute couture vintage, ferme boutique après 50 ans de passion

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Après un demi-siècle à sublimer la haute couture vintage, Didier Ludot, surnommé « l’antiquaire de la mode », tourne une page. Sa boutique du Palais-Royal, véritable institution parisienne depuis 1974, s’apprête à fermer définitivement ses portes. Ce lieu emblématique, qui a vu défiler des stars comme Demi Moore, Nicole Kidman ou encore Catherine Deneuve, était une référence mondiale pour les amateurs de mode. « Je me sens déconnecté de ce milieu », a confié le collectionneur lors d’une conférence de presse cette semaine, déplorant une clientèle actuelle qu’il juge peu sensible à l’histoire et au savoir-faire de la haute couture.

Une passion inébranlable pour Saint Laurent

L’un des moments marquants de la carrière de Didier Ludot réside dans sa fascination pour Yves Saint Laurent, qui occupe une place centrale dans sa dernière vente aux enchères. Prévue le 30 janvier 2025 et intitulée « Dernier passage », cette vente mettra à l’honneur 75 pièces Saint Laurent, dont des prototypes de défilés et des créations iconiques comme la collection « Libération » de 1971. « Je n’ai jamais pu refuser une tenue Saint Laurent », avoue Ludot, qui a débuté son parcours en chinant des trésors vintage qu’il revendait à des amies avant d’ouvrir sa première boutique de 6 m².

Un adieu empreint de sérénité

Pour Didier Ludot, cette retraite ne marque pas un abandon, mais une transmission. Les pièces de sa collection seront exposées avant la vente dans les locaux de Bonhams Cornette de Saint Cyr, à Paris, et disponibles en ligne jusqu’au 3 février. « Ces robes, je ne les porte pas, mais elles restent dans ma tête », explique-t-il avec nostalgie. Si la boutique disparaît, son héritage persistera, célébrant l’âge d’or de la haute couture et le rôle de Ludot dans la préservation de ce patrimoine unique.

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