Momies découvertes aux Milandes : Des secrets d’embaumement médiévaux révélés
De récentes fouilles archéologiques menées au château des Milandes, situé en Dordogne, ont révélé des techniques d’embaumement pratiquées entre le XVe et le XVIIIe siècle. Ces découvertes éclairent d’un jour nouveau les pratiques funéraires des familles nobles en France, jusque-là peu documentées par des preuves matérielles.
Selon un article publié dans la revue Scientific Reports le 14 novembre 2024, treize squelettes appartenant à la famille Caumont, anciens propriétaires du château, ont été exhumés. Parmi eux, huit adultes et cinq enfants. Ces restes montrent des traces claires de procédés d’embaumement. En examinant les ossements, les chercheurs ont identifié des marques de découpe minutieuses sur les crânes, confirmant le retrait méthodique des organes internes et des muscles. Ces gestes précis, décrits dans les écrits médicaux d’Ambroise Paré, soulignent une grande maîtrise des techniques chirurgicales de l’époque.
Les archéologues ont également retrouvé des outils associés aux autopsies du XVIIIe siècle, renforçant le lien entre ces pratiques et la science en développement à l’époque. Une découverte intrigante est celle d’une boîte contenant ce qui semble être un cœur conservé, une pratique attestée dans les rites funéraires nobles. Ces analyses offrent une meilleure compréhension des efforts pour préserver les corps et retarder leur décomposition, comme cela était courant dans les cercles aristocratiques européens, notamment en Italie avec les Médicis.
Ces découvertes ont été faites dans un lieu chargé d’histoire : le château des Milandes, célèbre pour avoir été la demeure de Joséphine Baker. Aujourd’hui, ce site offre non seulement un regard sur les riches traditions culturelles et architecturales du Périgord Noir, mais aussi sur des pratiques funéraires méconnues, témoins d’une époque où la mort était traitée avec une attention particulière.
Comme l’explique Radio France, ces momies médiévales, souvent associées à d’autres cultures comme l’Égypte antique, montrent que des techniques d’embaumement ont également existé en France, mêlant science, spiritualité et traditions sociales. Une nouvelle pièce à ajouter au puzzle des pratiques mortuaires européennes.