Malgré des défis conséquents et un risque élevé de burn-out, une majorité de maires ruraux en France expriment un niveau élevé de satisfaction concernant leur mandat, selon une étude récente menée par l’Université de Montpellier en collaboration avec l’Association des maires ruraux de France (AMRF). Cette étude, la première du genre axée sur la santé mentale des élus locaux, révèle que 69,3% des maires ruraux se déclarent satisfaits de leur fonction.
L’étude a recueilli des données auprès de plus de 2 000 maires au cours du premier semestre 2024, mettant en lumière un contraste frappant avec la perception publique souvent négative du rôle des maires face aux défis administratifs et à la pression de la gestion quotidienne. Les maires, notamment les femmes, signalent un taux plus élevé d’épuisement, avec 31,4% d’entre eux déclarant ressentir une fatigue importante liée à leur fonction.
Les chercheurs, Olivier Torres et Mathieu Le Moal, ont identifié plusieurs facteurs contribuant à ce sentiment d’épuisement, parmi lesquels la complexité administrative, la lourde charge de travail, et les difficultés liées à l’obtention de subventions. Cependant, malgré ces obstacles, les événements positifs tels que la réussite de projets et la bonne coopération au sein des équipes municipales contribuent à un haut niveau de satisfaction.
Ce paradoxe souligne l’importance cruciale du soutien et de la reconnaissance envers les maires ruraux, qui jouent un rôle essentiel dans la gestion des affaires locales tout en étant souvent les premiers répondants en cas de crise. L’étude propose la mise en place d’un système de dépistage du risque de burn-out et d’un programme d’accompagnement pour aider les maires à gérer le stress et à améliorer leur bien-être.
Dans un contexte où la France possède le plus grand nombre de maires au monde, ces découvertes sont vitales pour assurer la santé mentale et la stabilité des élus locaux, garantissant ainsi la continuité et l’efficacité de la gouvernance locale à travers le pays.