Lors d’une vente aux enchères palpitante à Londres, deux lettres historiques datant de l’époque des Tudor ont été cédées à des prix bien au-delà des attentes, offrant un aperçu inédit de la vie de figures emblématiques de l’histoire anglaise. La première lettre, rédigée par Robert Dudley, comte de Leicester, à la reine Élisabeth Ière, a été adjugée pour 32 700 livres sterling, soit presque quatre fois son estimation initiale.Dudley, ami proche de la reine et son favori, évoque dans sa missive une « grande question d’État » mystérieuse, soulevant des interrogations sur la nature de leur relation.
La lettre était-elle une déclaration d’amour secrète ou cachait-elle des enjeux politiques ? Dans ce document, Dudley s’excuse de son manque de clarté lors de son dernier voyage dans les Midlands, un oubli que les historiens lient à son mariage secret avec Lettice, comtesse d’Essex, union qui avait déplu à la reine Élisabeth.
La deuxième lettre, signée par la reine Marie Iᵉʳ, dite « Marie la Sanglante », a été vendue pour 37 700 livres sterling, soit plus du double de son prix estimé. Cette lettre, adressée à William, Lord Paget, date de la rébellion de Wyatt en 1554 et éclaire les pensées de la reine en pleine période de crise pour son règne.
Dominic Somerville-Brown, spécialiste des livres rares et manuscrits chez Lyon & Turnbull, a décrit la lettre de Dudley comme « ouvrant une fenêtre sur l’une des plus grandes histoires d’amour de l’histoire ».
Quant à celle de Marie, elle constitue « un aperçu vivant de ses réflexions durant une période décisive de son règne ». Ces deux lettres, vendues à des prix record, soulignent leur valeur historique et leur rôle essentiel dans la compréhension d’une époque clé de l’histoire anglaise, notamment les relations complexes entre les figures majeures de l’époque et les conspirations politiques qui se tramaient dans l’ombre.
