Des élus et cadres du RN seraient impliqués dans des groupes Facebook racistes, islamophobes et antisémites

RN Les Jours

Une enquête publiée fin décembre 2024 par le média Les Jours a affirmé qu’au moins 15 députés du Rassemblement National et plusieurs cadres du parti étaient membres actifs de groupes Facebook privés diffusant des propos racistes, islamophobes, antisémites et néonazis.

Le premier groupe est “Rassemblement national (direction 2027)”. Dans ce groupe, censé être un espace d’échange pour les membres du RN en vue des élections de 2027, on trouve des propos d’une violence inouïe. Parmi les publications recensées, certaines appellent ouvertement à “exterminer les personnes noires, les migrants et les musulmans”. Ces messages sont accompagnés d’une rhétorique haineuse qui, selon l’enquête, aurait été tolérée, voire encouragée, par plusieurs membres du groupe.

Le 10 janvier 2025, une autre révélation a éclaté : des élus et cadres RN participaient à un second groupe Facebook, où les discussions allaient encore plus loin. Des projets évoqués incluaient :

• Un attentat contre le président Emmanuel Macron,

• L’incendie de mosquées,

• Des appels au meurtre de migrants,

• L’enlèvement de députés.

Selon Les Jours, ce second groupe était en lien avec Les Barjols, un groupuscule d’extrême droite déjà tristement célèbre pour ses actions violentes et ses appels à la haine. En janvier 2023, 13 membres de ce groupe avaient été jugés pour “association de malfaiteurs terroristes”, et l’appel concernant 11 d’entre eux s’est ouvert le 13 janvier 2025.

Les élus et cadres accusés par Les Jours sont Philippe Ballard (Oise), Romain Baubry (Bouches-du-Rhône), Frédéric Boccaletti (Var), Caroline Colombier (Charente), Aurélien Dutremble (Saône-et-Loire), Guillaume Florquin (Nord), Christian Girard (Alpes-de-Haute-Provence), Jordan Guitton (Aube), Alexandre Loubet (Moselle), Claire Marais-Beuil (Oise), Pascal Markowsky (Charente-Maritime), Julien Rancoule (Aude), Matthias Renault (Somme), Alexandre Sabatou (Oise) et Arnaud Sanvert (Saône-et-Loire).

Parmi les 7 cadres RN, sont également identifiés par Les Jours Gilles Baldacchino (collaborateur parlementaire, député du Var), Olivier Bauchat (conseiller régional du Grand Est, candidat aux législatives 2022 en Moselle), Thierry Besson (candidat aux législatives de 2017, 2022 et 2024 dans la Marne), Christophe Billard (référent départemental adjoint du RN en Haute-Saône), Dylan Cauvin (député suppléant et collaborateur parlementaire de l’Eure), Émilie Fort (Aude) et Guillaume Florquin (député du Nord).

Propos racistes en Nouvelle-Calédonie

Simultanément, Guy-Olivier Cuénot, délégué du RN en Kanaky-Nouvelle-Calédonie, aurait aussi selon Les Jours tenu des propos ouvertement racistes, qualifiant les personnes “arabes et d’Afrique” de “cellules cancéreuses”.

Si ces révélations sont confirmées, elles jetteraient une ombre sur l’image du RN, qui tente depuis des années changer son image. Les élus et cadres sont à ce jour présumés innocents en attendant une décision de justice définitive.

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