Dérives frauduleuses de la RATP : Valérie Pécresse demande des explications à Jean Castex

Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, a exigé des explications de la part de Jean Castex, président de la RATP, à la suite de révélations accablantes concernant de possibles fraudes sur les contrôles techniques des bus. Selon plusieurs chauffeurs de la Régie, des manipulations leur auraient été imposées pour masquer des signaux d’alerte avant le passage des bus aux contrôles techniques semestriels, une pratique visant à éviter des immobilisations coûteuses de la flotte. Ces accusations, publiées par Le Parisien, ont provoqué une réaction immédiate de Pécresse qui, via un message posté sur le réseau social X, a qualifié ces dérives de « totalement inacceptables » et a appelé la RATP à y mettre fin sans délai.

Les chauffeurs impliqués dans cette affaire ont affirmé que l’on leur confiait une valise électronique destinée à effacer les voyants signalant des anomalies techniques sur le tableau de bord avant les contrôles. Selon eux, cette manipulation permettait d’éviter une contre-visite qui aurait pu entraîner l’immobilisation des bus, une situation coûteuse pour la Régie et susceptible d’entraîner des pénalités. Les témoignages évoquent que cette pratique douteuse toucherait au moins la moitié des centres de maintenance des bus situés à Paris et en petite couronne.

Face à ces accusations, la RATP a reconnu l’utilisation d’une « valise de diagnostic » pour remettre à zéro les valeurs de mesure des bus, mais a affirmé que les défauts techniques majeurs réapparaissent lors des contrôles techniques, minimisant ainsi l’impact de ces manipulations. Toutefois, la présidente de région ne semble pas satisfaite de cette défense et a demandé à Jean Castex de « rendre des comptes » à Île-de-France Mobilités afin de faire toute la lumière sur cette affaire. Le lanceur d’alerte, Luc Wallop, ancien représentant du personnel au conseil d’administration de la RATP, continue de dénoncer ces pratiques au nom de la sécurité et de la transparence.

Alice Leroy